Au Portugal, une fin de l’austérité en trompe l’oeil, par Cristina Semblano .
( Docteur ès Sciences de Gestion par
l’Université de Paris I, Panthéon-Sorbonne et membre du Bureau National
du Bloco de Esquerda, un des partis de la Gauche radicale portugaise. )
Pour une fois, il s’agit de quelqu’un qui a pris le temps de lire les Traités européens !
Elle se félicite des progrès accomplis, mais ajoute :
"Cela étant, une fois précisé le contexte politique des sanctions et
pour répondre maintenant de façon directe à votre question, je dirai
très fermement non, on ne peut pas se débarrasser de l’austérité en agissant dans le cadre des institutions européennes,
car les traités européens – Traité de Maastricht, Pacte de Stabilité et
à un degré supérieur dans l’escalade, le TSCG –, en soumettant les
politiques publiques des pays à l’atteinte d’objectifs financiers de
déficit et de dette, ont figé l’austérité en lui donnant un caractère
perpétuel.
Si un Etat veut procéder à des investissements et que leur
financement met en cause le respect du ratio dette publique/PIB, il ne
pourra le faire sans enfreindre les traités et s’exposer à des
sanctions.
De même, la décision d’embauche de nouveaux fonctionnaires,
en pesant sur les dépenses publiques, se heurte sans cesse à
l’obligation de respecter la barrière des 3% de déficit public et ce
d’autant plus que l’on sera en période de crise ou de faible croissance,
caractérisées par la chute des recettes fiscales…(...) .