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Comenius (---.---.95.74) 5 mars 2007 16:17

Le principal défi des vingt ou trente prochaines années est de passer de l’exode rural à l’exode urbain, car notre modèle de société n’est plus tenable avec la diminution très prochaine et rapide de la production mondiale de pétrole, puis de gaz naturel.

Nous sommes arrivés à la fin de la croissance de la production mondiale de pétrole, le pic de production (peak oil) ou pic de Hubbert. De nombreux pays ont déjà atteint leur maximum de production.

La diminution de la production mondiale du pétrole, commence en 2007 ou 2008, celle du gaz naturel une dizaine d’années plus tard. Selon une estimation raisonnable, nous aurions une production limitée à 80 % dans 12 ans et à 50 % dans 20 ans de celle d’aujourd’hui.

Les réserves de pétrole ont été surestimées, soit pour des raisons politiques pour les pays de l’OPEP, soit pour des raisons financières dans le cas des compagnies. Le volume des nouvelles découvertes est depuis longtemps inférieur à celui de la production. Le maximum de découvertes a été atteint en 1962. Depuis 1981 le volume produit chaque année est supérieure à celui des nouvelles découvertes. Actuellement, le volume produit est 3 à 4 fois supérieur au volume découvert. La décroissance de la production peut être très rapide comme le montre la Norvège (- 15 % en 4 ans), la Grande-Bretagne (- 38 % en 6 ans), l’Australie (- 34 % en 5 ans).

Le nucléaire, les piles à combustible et les biocarburants sont des solutions illusoires.

Pour produire l’équivalent des 49 millions de tonnes de pétrole consommées par les seuls transports (sans compter les autres usages) il faudrait utiliser dans le meilleur des cas (huile de colza) 56.400.000 hectares (564.000 km2) soit plus que la superficie de la France et 3,6 fois la superficie des terres cultivées de notre pays. Dans les régions tropicales, un meilleur bilan énergétique à court terme est pourtant dévastateur : utilisation intensive de produits chimiques pétroliers, sols fragiles devenant vite stériles, ravages de la déforestation.

Lire La fin progressive du pétrole pour des informations précises et récentes.

Le devenir de l’agriculture et comment nourrir les populations sont des aspects méconnus de la disparition du pétrole, comme celui de la surpopulation.

Le moment est donc venu de consommer beaucoup moins d’énergie et de se préparer à des réalités contraignantes, en changeant de façon radicale notre mode de vie, l’organisation du territoire (passer de l’exode rural à l’exode urbain), l’urbanisme, l’architecture, l’organisation économique et sociale.

C’est cela le véritable défi des prochaines années, qui implique un recentrage de l’économie sur le niveau local, la fin des villes démesurées, une architecture réduisant à très peu la consommation d’énergie des maisons, immeubles, entreprises (et si possible à énergie positive), des transports réduits au strict nécessaire, la fin du transport idiot de marchandises à travers le monde pour tout ce qui peut être produit localement ou à l’échelle d’une région.


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