En conclusion, on peut dire que le conseil de prudence et sagesse de
Gamaliel reste toujours d’actualité et que l’on ne résout pas les
problèmes d’une société en attaquant les minorités qui les dénoncent.
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à l’auteur,
Très beau principe, mais encore faut-il que les minorités en question ne prétendent pas imposer leur idéologie religieuse dans le peuple qui les accueille. Vous vous arrêtez prudemment à la révolution. C’est bien loin, déjà ; votre conclusion aurait peut-être été pertinente à cette époque, mais je me demande ce que vous pourriez dire du problème que posent actuellement en France les prétentions des Frères musulmans.
Leurs théories sont faciles à connaître même si on ne trouve pas aisément des traductions de Hassan al-Banna ou de Sayied Qutb : dans Jihad - Expansion et déclin de l’islamisme, Gilles Kepel en fait une analyse extrêmement documentée. Il va de soi que les Frères musulmans de l’UOIF en France sont aux antipodes de Gamaliel. Leur problème n’est pas de se comporter pacifiquement avec une minorité religieuse ; ce serait plutôt : comment faire, lorsqu’on est minoritaire, pour pourrir les institutions du pays d’accueil et pouvoir, à terme, y imposer la loi du Chamelier de La Mecque, laquelle considèrera ensuite les non-musulmans comme des sous-hommes.
Le projet paraît certes délirant, mais il a très bien réussi en Egypte, bien avant la naissance de la funeste Confrérie de Hassan al-Banna en 1928 et sa radicalisation par Qutb dans les années 50-60. Après la conquête du Calife Omar de 640, l’Egypte devient musulmane. La place des anciens habitants, les Coptes, s’y réduit comme peau de chagrin. Au XIVe siècle, ils y sont encore majoritaires, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, mais si le régime de Morsi s’était prolongé, il y a déjà longtemps qu’ils n’auraient plus eu d’autre choix que la valise ou le cercueil.