@Phan
Réponse totalement absurde. Vous
pédalez dans la choucroute. Je ne vois vraiment pas ce que vient
faire là le supplice de Saint-Pierre qui relève, dans la Rome
antique, d’une action de simple police. Le christianisme, à l’époque
de Néron, est une religion des plus problématiques. Tacite, dans
ses Annales, trouve certes regrettables et déplaisantes
les cruautés exercées sous le règne de Néron contre les
chrétiens, mais il regarde quand même ceux-ci avec le même mépris
que nous aurions aujourd’hui pour une secte d’illuminés fanatiques.
La religion de la cité romaine est
polythéiste, extrêmement ouverte et tolérante, tout à fait
capable d’intégrer d’autres dieux d’origine exotique. Ainsi du culte
égyptien d’Isis ou du culte de Mithra venu de la Perse. Ce qui fait
la bizarrerie incompréhensible du christianisme pour les Romains,
c’est qu’il refuse de s’intégrer. Leur dieu, prétendent ces
illuminés, un peu comme celui de nos actuels salafistes, serait
au-dessus des lois de la cité.
Un exemple : le martyre de
Saint-Gervais et Saint-Protais, sous le règne de Néron,
précisément. On ne reproche pas à ces deux-là d’être chrétiens,
c’est leur affaire. On leur demande seulement de sacrifier aux dieux
de Rome. Ils refusent, ce qui constitue un crime contre l’état. Il
ne reste plus au magistrat chargé d’examiner leur affaire qu’à les
condamner à mort puisqu’ils se sont exclus eux-mêmes de la cité.
Vous me disiez plus haut que Bachar
el-Assad n’avait pas tué sa mère, et il est incontestable que
Néron a fait exécuter la sienne. Les historiens retiendront quand
même qu’il est responsable de la mort de plus de 450 mille Syriens
qui n’étaient pas tous des islamistes fanatiques, et du départ d’un
bon million d’autres qui auront préféré l’exil. Sombre bilan !
Revenons à Rome : en 326,
l’empereur Constantin fait exécuter son propre fils, Crispus, à qui
il avait promis de lui succéder. Il le suspecte d’avoir couché avec
Fausta, sa seconde épouse, et Fausta, la même année, passera aussi
à la casserole. De la part d’un homme qui, en 313, à la bataille du
pont Milvius, et parce qu’il a vu dans le ciel un signe qu’il croit
être celui du dieu chrétien, a juré de se convertir, c’est bien
peu chrétien. Mais il faut dire qu’il attendra d’être sur son lit
de mort pour recevoir le baptême qui, vous ne l’ignorez pas, lave
toutes les fautes qu’il a pu commettre auparavant. Cet empereur
carrément féroce n’est évidemment pas du tout traité par l’historien
chrétien Eusèbe de Césarée avec la même sévérité que Néron.
C’est qu’il a accordé aux chrétiens la liberté de culte, convoqué
le concile de Nicée en 325, et préparé la voie à l’entreprise de
Théodose qui fera du christianisme l’unique religion de Rome :
ce sera au tour des polythéistes d’être persécutés.
Bachar el-Assad n’est pas encore
chrétien. S’il se fait un jour baptiser, tout lui sera pardonné.
Pour les soixante-douze vierges, ce sera foutu, mais il verra quand même Dieu en
face pour l’éternité, in paradisum - même si, à la fin, cela doit devenir un peu
ennuyeux. Ce sera quand même plus supportable que l’enfer !