LA CIVILISATION ARABE
La civilisation avait commencé en
Orient, où les femmes avaient régné longtemps. Elle revenait en Occident de
différentes manières, par les Arabes, par les Juifs, par les Cathares, par tous
les hérétiques, par les idées rapportées d’Orient lors des Croisades.
L’influence de la civilisation
arabe surtout se faisait sentir. Elle avait déjà sa littérature, ses arts, sa
poésie, et surtout sa brillante architecture. Les Arabes avaient fondé des
écoles en Egypte, au Maroc, en Syrie, en Perse, en Andalousie ; ils avaient une
philosophie qui se développait et qui s’inspirait de la philosophie indienne et
de la philosophie grecque. C’est ce mouvement qui, remontant vers le Nord, vint
apporter aux écoles de Paris le germe de toutes les grandes idées nées et
cultivées autrefois en Orient.
La civilisation arabe prit un
grand développement de 500 à 800. Les sciences arabes étaient protégées par le
khalife El-Mansour, en attendant Haroun Er-Rashid au 8ème siècle, El-Mamoun,
El-Motassem.
On vit s’élever des écoles
nombreuses à Damas, Baghdad, Alexandrie, Tripoli, Cordoue et Grenade.
L’industrie, le commerce,
l’agriculture suivirent le progrès des sciences et s’étendaient partout, en
Syrie, en Egypte, dans le Nord de l’Afrique et le Midi de l’Espagne. Ces
progrès seraient venus vers le Nord s’ils n’avaient été arrêtés à Poitiers par
Charles Martel.
En 756, une dynastie de khalifes
s’établit à Cordoue, fondée par Abdérame, de la famille des Ommayades (elle
dura jusqu’en 1031).
C’est ainsi
que les écrits d’Aristote, connus et enseignés depuis longtemps dans les écoles
de Cordoue et de Séville, furent introduits en France en 1215 par un Espagnol
nommé Maurice. C’est à la civilisation arabe que la France doit ses arts, ses
sciences, ses mathématiques, son architecture, c’est-à-dire tout ce que
l’Église laissa passer.
Parmi les femmes intellectuelles
de l’Orient qui émigrèrent en Espagne avec eux, il faut citer Valadata, fille
du roi Mohammed, Aïshah de Cordoue, Sophia de Séville, et Bent Achali, fille du
fameux poète Ahmed. Ces femmes transportèrent en Andalousie les rites des
anciennes sociétés secrètes, qui depuis se sont perpétués en Espagne. C’est à
leur influence que l’on doit en partie l’exquise éducation du peuple espagnol,
qui, pendant la domination arabe, réagit contre la brutalité que le régime
masculin des Suèves et l’infiltration romaine avaient essayé d’introduire.
Cordialement.