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hugo BOTOPO 9 juin 2018 18:21

@Fifi Brind_acier
L’auteur a lu les traités et chacun y trouve ses arguments.

Depuis Lisbonne le PE a quelques pouvoirs : voter ou refuser le budget, proposer et discuter des améliorations ; ausculter les candidats commissaires et experts membres des agences, puis refuser ou accorder la nomination ; auditionner les candidats à la présidence de la Commission et choisir par un vote (même si les votes sont influencés par les gouvernements).
Le PE sait quand il s’en donne la peine délibérer sur des sujets à l’initiative de ses membres et procéder à un vote solennel comme ce fut le cas pour la reconnaissance du génocide arménien, contre les avis de la Commission et du Conseil. Ce vote a eu beaucoup plus de poids qu’une déclaration de Juncker ou de Tusk.

Les pouvoirs de la Commission sont plus réduits que ne le prétendent les élites françaises : le Parlement Wallon a su faire reculer les négociations sur le TAFTA en menaçant de ne pas l’approuver, alors que côté français on se retranche derrière le secret des négociations et l’obligation de ratifier les décisions négociées : l’Assemblée Nationale française aurait moins de pouvoirs que l’Assemblée de Wallonie ! On laisse faire, on avale tout, puis on condamne Bruxelles.
Les pouvoirs de la Commission sur le gardiennage et la mise en oeuvre des traités, est battu en brèche par tous les Gouvernements, en particulier l’Irlande, les Pays-Bas et le Luxembourg en matière de fiscalité à harmoniser : des réductions massives d’impôts sur les bénéfices ont été octroyées par Juncker (premier ministre du Luxembourg) aux multinationales. Merkel a traîné des pieds pour imposer un maigre salaire minimum aux entreprises de l’agroalimentaire qui profitaient de la directive initiale esclavagiste de Bolkestein, sur le dos des roumains et des bulgares, tout en faisant fermer les abattoirs français. Les pays du sud ne se préoccupent guère des limitations de déficits budgétaires et les pays de l’est gardent des approches très molles sur la démocratie, les libertés, la lutte contre la corruption et les quotas d’accueil des réfugiés. La Commission n’a pas de pouvoirs sur la BCE.

Selon la Constitution la Commission doit veiller à l’épanouissement d’un espace livré aux marchés financiers, commerciaux, économiques, en favorisant la libre concurrence interne et externe (l’ UE est la moins protectionniste de tous les états et de toutes le zones). Le terme « non faussée » relative à la concurrence est un attrape-nigaud et n’a pas lieu d’être, car tous les acteurs sont à la recherche de moyens de protection ou de domination. Que la Commission soit le porte-plume des lobbies des multinationales c’est conforme à ses attributions fondamentales.

Actuellement la Commission est de plus en plus battue en brèche par les états et discréditée par les peuples et citoyens : un Parlement incisif et volontaire peut s’octroyer des pouvoirs et obliger la Commission à changer de politiques selon l’esprit de la construction européenne et non pas selon la lettre des traités la rendant au service de la mondialisation capitaliste néolibérale et multinationale.

Pour cela il faut des élus qui ne soient pas inféodés aux partis politiques discrédités. Sinon, l’explosion ou l’implosion de l’UE est la ligne d’horizon à notre portée.


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