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Nicolas Kirkitadze Nicolas Kirkitadze 8 août 2018 00:09

@Laurent Courtois

Vous avez tout à fait le droit d’être en désaccord avec mes positions, c’est à cela que sert la démocratie. Mais vous ne sauriez me soupçonner de malhonnêteté ou de désinformation dans la mesure où tout ce que je dis dans mon article est factuellement vérifiable et avéré. Je me permets de vous rappeler qu’une « fake news » n’est pas une information qui nous déplaît mais une information fausse : par exemple, lorsqu’Arte nous dit que la France est le pays d’Europe qui accueille le moins d’immigrés, ce n’est pas une fake news même si ça fait hurler les nationalistes. En revanche, lorsque RT nous présente la vidéo choc de « soldats américains » en train de cribler de balles un exemplaire du Coran, c’est une fake news dans la mesure où ces soldats ne sont pas Etats-uniens mais Russes comme l’attestent leurs armes et leur caméra.

Je n’ai rien dit de factuellement faux dans cet article : oui, Mme. Sophie Chevardnadze, une des présentatrices phares de Russia Today est bel et bien la petite-fille de l’ancien président géorgien Edouard Chevardnadze qui plongea son pays dans la guerre civile et l’arbitraire. Vous dites qu’il n’était pas dictateur mais êtes-vous géorgien ? Avez-vous vécu sous son régime ? Moi, j’y suis né, monsieur. Si ce Chevardnadze était aussi sympathique et épris de libertés, expliquez-moi pourquoi mes parents ont perdu leur travail et ont du s’enfuir en Europe ? Ma mère était journaliste à la radio tandis que mon père était artiste : le simple fait d’avoir critiqué le pouvoir et d’avoir révélé des dossiers impliquant de hauts personnages leur a valu l’exil. Les gens vivaient alors dans une absolue pauvreté et 70% de la population vivait sans électricité ni eau courante, alors que ce chiffre était de 20% sous l’URSS. Pourquoi ? Parce que toute l’aide internationale qui devait servir au développement des infrastructures ruinées par la vétusté et la guerre allait dans les poches du défunt dictateur et de son clan. Même les retraites étaient souvent gelées : il arrivait souvent que mon grand-père, ancien soldat et ouvrier soit privé de sa maigre retraite mensuelle (environ 50€) car le gouvernement détournait l’argent des vieux.

Quoi qu’on pense de Saakashvili, et je suis le premier à le critiquer, il a apporté au peuple géorgien une amélioration sensible des conditions de vie. Sa politique ne fut certes pas plus démocratique que celle de son prédécesseur, mais la vie était tout de même moins dure : les salaires et les retraites ont augmenté, tandis que la mortalité a diminué. Les routes ont été goudronnées, la téléphonie et internet se sont généralisés (même dans les campagnes) et l’enseignement des langues étrangères s’est élargi à toute la jeunesse. Le patrimoine culturel (qui tombait en lambeaux) a également été rénové et valorisé afin d’attirer les touristes. Enfin, les salaires ont augmenté de 50%, ce qui a fait considérablement baisser la corruption.

N’est-ce pas les « dissidents » qui, pour défendre Kadhafi, disaient : « c’est peut-être un dictateur mais le peuple mange à sa faim et l’ordre est garanti dans le pays »... Si cet argument suffit à défendre Kadhafi, pourquoi ne pourrait-on l’appliquer à Saakashvili ? Oui, il était un président autoritaire ayant malmené plusieurs opposants et brimé la presse, c’est indéniable. Mais depuis son renversement par la coalition pro-russe, voyez à quoi ressemble la Géorgie ! C’est le Zimbabwe du Caucase : corruption, inflation, délinquance, insécurité, chômage, émigration massive etc... 

Quant à la guerre de 2008, c’est effectivement une agression russe. Nous commémorons aujourd’hui les 10 ans de cette horrible agression et je ne laisserai personne justifier cette guerre de massacre. Je ne suis pas du tout pro-USA, comme vous semblez le suggérer : je déteste tout autant la Russie que les USA, puissent-ils être anéantis tous deux ! Tant que ces deux pays existeront, il n’y aura pas de paix dans le monde. L’aigle et l’ours doivent être liquidés, point final. Mais le fait d’être anti-USA ne fera jamais de moi un pro-Russe et ne me fera jamais justifier l’agression russe envers mon pays d’origine. 

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