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En réponse à :


Et hop ! Et hop ! 17 août 2018 13:14

@Decouz : 


Il y avait des évêques qui étaient issus de familles nobles, mais ça n’avait rien de systématique, bien au contraire : beaucoup de très grands prélats ont été d’origine extrêmement modeste dès le Moyen-Âge, par exemple Gerbert d’Aurillac ou Suger qui étaient isus de familles de serfs.

Par construction, la règle de célibat dans le Clergé faisait que les gens d’église n’avaient pas d’enfans, ce qui empêchait que la transmission des fonctions ecclesiastiques se fasse de façon héréditaire et devienne patrimoine privé. Il y a eu des grandes familles d’ecclésiastiques, aussi bien chez les nobles que chez les roturiers, où on voyait des oncles et des neveux se succéder, mais ce n’est pas plus scandaleux que les familles de polytechniciens ou de médecins, il fallait après l’apprentissage chez son oncle, que le neveu soit élu si c’était un évêque ou un abbé.

Un évêque par définition n’appartenait pas au second ordre de la Noblesse, ni au troisième de la production économique, mais au premier ordre du Clergé. Si il avait fait ses voeux monastiques, il était considéré comme « mort civilement », ce qui veut dire qu’il ne possédait aucun patrimoine en propre, il n’était pas héritier de sa famille, même si il était fils unique, et il ne pouvait pas léguer les richesses dont il jouissait comme évêque ou comme abbé car il n’en était que détenteur le temps que durait son emploi (comme un directeur de société). Si il n’avait pas fait de voeux religieux, si il était seulement ordonné prêtre, il n’avait pas fait voeu de pauvreté, il pouvait être très riche, ce qui en général profitait à sa mission : il faisait reconstruire des bâtiments ou créait des fondations charitables à ses frais.

Par contre, les sièges épiscopaux étaient souvent associés à des grands fiefs, parfois des comtés ou des duchés, et le titulaire se retrouvait de ce fait comte ou duc. Il y avait 6 évêques qui étaient ducs et pairs de France, ils étaient avec les 6 autres pairs laïcs les électeurs du roi, c’est-à-dire ceux qui désignaient le successeur du roi défunt compte tenu des règles de succession de la couronne et qui s’assuraient de son avènement sur le trône en organisant et faisant le sacre.

Comme titulaires de sièges épiscopoes évêques titulaires de sièges qui étaient des seigneuries, les évêques-comtes, princes-évêques dans l’Empire, étaient des seigneurs justiciers avec des fonctions typiquement nobles. C’est un exemple de confusion des deux pouvoirs, mais dans la réalité les deux chancelleries étaient bien distinctes. C’est en qualité de seigneur haut-justicier, donc de nobles par fonction, que certains membres du Clergé ont été primitivement convoqués aux États généraux, avec des roturiers qui étaient maires de villes ayant aussi le pouvoir de haute-justice. 


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