@ l’auteur

Il existe une raison scientifique à cette hyposexualité japonaise . En effet il s’agit d’un des pays au monde dans lequel on travaille le plus . Cet excès de travail est tellement important que l’on y souffre fréquemment du « burn-out syndrome » ( que l’on pourrait traduire en français par syndrôme d’épuisement professionnel ) . Dans ses formes extrêmes , on aboutit au karoshi ( mort par excès de travail ) , qui est probablement une myocardiopathie aigüe de stress .

Lors du « burn-out » , il y a une hypersécrétion d’une hormone surrénale glucocorticoïde , le cortisol , qui est une des « hormones du stress » . Or il a été démontré que sur les cellules de Leydig ( cellules testiculaires sécrétrices de testostérone ) , existe un récepteur hormonal aux glucocorticoïdes . Lorsqu’il y a un excès de cortisol , ce récepteur est saturé et ordonne aux cellules de Leydig de diminuer leur sécrétion de testostérone .

Ce phénomène biologique a une valeur adaptative ( lorsqu’un organisme lutte pour sa survie , il ne doit pas être parasité par une pulsion libidinale qui le distrairait de cette lutte ) .

Ceci explique plusieurs observations :

- Les impuissances avec hypoandrie dans les traitements corticoïdes prolongés (NDLR ceci faisait l’objet de ma thèse de doctorat ) , et dans les syndrômes de Cushing ( hypersécrétion pathologique permanente de cortisol )

- Les impuissances transitoires des marathoniens , ou des militaires en stage d’entraînement intensifs , s’accompagnant d’un effondrement du taux de testostérone ,

- Le fait qu’au delà d’une certaine quantité d’entraînement sportif , celui -ci devienne contre-productif ,

- On peut en rapprocher le phénomène bien connu de l’impuissance transitoire du contrôlé fiscal ,

- Enfin , ce phénomène explique la fréquence du dopage à la testostérone dans le tour de France . Les efforts de cette épreuve entraînent un effondrement rapide du taux de testostérone , laquelle est un anabolisant naturel ( c’est à dire qu’elle stimule la formation de muscles ) . Ces pauvres cyclistes voient donc leur organisme rempli d’une hormone catabolisante , le cortisol , dont l’un des effets est une fonte musculaire , et simultanément privés de testostérone par le mécanisme sus-mentionné . Inutile de dire que leur efficacité musculaire diminue rapidement !

De toutes ces considérations , il resulte , si je puis me permettre un calembour de très bas-étage , que le « burn-out syndrôme » se transforme rapidement en « burnes -out syndrôme » !!! La France actuellement s’enorgueuillit d’un taux de natalité parmi les plus élevés d’Europe . On pourrait se demander , de façon iconoclaste , s’il ne s’agit pas d’un bénéfice inattendu des trente-cinq heures !