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Lucas Matheron Lucas Matheron 2 septembre 2018 21:15

@Cateaufoncel2
Tableau un peu pessimiste, mais réaliste. « Brasil, país do futuro » (Brésil, pays de l’avenir) est le titre d’un livre de Stefan Zweig, juif-autrichien réfugié du nazisme, publié en 1941. Le regard ironique porté jusqu’aujourd’hui sur ce titre-slogan se doit aux régimes politiques qui, depuis la proclamation de la république en 1889, sont des régimes autoritaires et principalement conservateurs.
Et ils conservent quoi ?
Et bien ils conservent l’âme colonialiste. Les élites brésiliennes sont colonialistes (quand non esclavagistes, car on trouve encore et toujours des gens qui sont exploités dans des conditions « proches de l’esclavage » comme on dit pour ne pas choquer). Colonialistes dans leur façon de penser, colonialistes dans leur manière de vivre, colonialistes dans leur conception de la société.

Un sociologue brésilien, Jessé Souza, a écrit un livre récemment qu’il a intitulé « A Elite do Atraso » (qu’on pourrait traduire par « L’Élite Passéiste ») dans laquelle il décrit cette élite brésilienne, riche et nostalgique des fastes du passé colonial. On peut comprendre, sous cette lecture, les nostalgiques, aujourd’hui, de la dictature militaire (qui sont affreusement nombreux !).
Il est vrai qu’au vu des dégats accomplis par les putschistes au cours des deux dernières années, le prochain président aura du pain sur la planche.
Pourtant, Lula qui n’a pas fait de miracles pour les médias (même les nationaux ne le reconnaissent pas car Lula n’est pas de leur caste) en a fait pour son peuple et j’en témoigne tout au long de mes 33 ans au Brésil. Lula est celui qui a créé le plus d’universités et d’écoles techniques dans le pays, il a réussi à faire faire un bond extraordinaire à l’économie du nordeste qui était une région abandonnée depuis des décennies, il a été un des grands articulateurs du bloc économique sud-américain Mercosul et co-fondateur du bloc des pays émergents, les BRICS, il a restructuré et équipé la police fédérale, il a créé des programmes sociaux importants qui ont permis l’accès à l’enseignement supérieur à des millions d’élèves... et j’arrête là... 
Et c’est pourquoi le peuple brésilien s’en souvient et qu’il est crédité de 40% des votes aux prochaines élections alors qu’il est en prison, et c’est aussi pourquoi cette élite passéiste ne souhaite pas le revoir à la tête de l’État.

Merci pour votre provocation bien constructive.


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