@Oceane
Moi, Jahvé
Les dieux naissent,
vivent et meurent. Il arrive même qu’ils
ressuscitent.
Depuis la nuit des
temps, l’histoire de la planète est
scandée par le rythme des apparitions et
des disparitions des dieux. Les jours
succèdent aux nuits, les saisons se
suivent en une ronde immuable et
toujours des dieux par dizaines ont
peuplé les continents. Tous ont connu
des cortèges de fidèles. Telle est la
dure loi par laquelle un dieu prouve son
existence.
Sans fidèles, pas
de dieu. Mardouk, Jupiter, Junon, Athéna
, Aphrodite, Isis, Osiris, Amon Râ,
Odin, Wotan, Frija, Camos, Melqart,
Hadad, Baal n’ont plus de fidèles, sans
compter les dieux incas, aztèques,
océaniens , asiatiques ou africains.
Tous ont disparu de la mémoire des
hommes.
Après des milliards
et des milliards de rotations sur
elle-même de notre boule sidérale, le
dieu Jahvé est enfin sorti des limbes et
a chu sur une minuscule et ingrate
écharpe de terre. Un petit groupe
d’humanoïdes y déambulait et rêvait d’en
expulser les premiers occupants.
Jahvé a alors pris
les choses en main. D’un coup de gomme
cosmique il a effacé le passé et il
s’est installé dans l’histoire en matin
du monde. Il s’est déclaré créateur et
maître du cosmos et, en même temps,
protecteur exclusif d’une tribu. La
logique divine est un mystère
impénétrable aux simples mortels.