@Bernard Dugué
Il n’y a pas de langage ontologique. La louable démarche de Heidegger s’est confrontée à ce mur, tout comme celle de Nagarjuna dans sa tentative pour rationaliser le discours de Bouddha qui à un moment se taisait, à la manière de Wittgenstein.
L’un et l’autre sont allés avec brio au bout de ce que le langage pouvait dire.
D’où la tentation d’explorer la question, tant est que le problème soit bien posé, par d’autres voies.
La méditation est le véhicule de l’Épochè. La pratique de la méditation à la vacuité s’opère en soustrayant graduellement les surimpositions de la pensée tout en vigilance, sans torpeur. Après une pratique assidue, les phénomènes de conscience se dévoilent sous formes de flux instables et changeants. Ces mêmes flux conditionnent l’apparence objectale, les phénomènes en soi lorsqu’on y prête pas attention. L’intentionnalité résidait alors dans ce que l’on a réussi à éliminer.
Plus loin mais c’est beaucoup plus difficile, « on » chasse tous les flux et l’on tente de « saisir » ce qui reste. Et là on touche la vacuité, et il semble que les relatas disparaissent laissant des relations fluctuantes et sans substance.