Merci au Comité des Cents, pour cet article si riche en informations, et éclairant.
Ma réflexion politique des années 70 était entièrement influencée par ces analyses diffusées ad libitum dans la presse de gauche de l’époque.
Je note particulièrement ces phrases : ’’Le rosanvallonisme est simplement le vernis intellectuel qui a permis de
tolérer toutes les exactions du capitalisme des années 80-90 et qui est
aujourd’hui une composante intangible de nos gouvernements à l’échelle
européenne, voire mondiale. Nous sommes passés dans le règne de la « doublepensée »
d’Orwell, dans le « en même temps » du monarque républicain. C’est (faire)
croire que le capitalisme n’a aucun impact sur notre environnement,
qu’il ne génère aucun conflits et qu’il ne s’affranchit d’aucune loi.’’
’’ ... ce que Orwell désigne comme un « système de pensée schizophrénique »’’. J’ajoute : et que le dicton populaire exprime ainsi : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. »
’’Dans la tête de ces libéraux, le protectionnisme est le pendant du populisme.’’ Bel amalgame en effet puisque de fait, les deux sont des antilibéralisme. A rapprocher de ce néologisme : illibéralisme récemment forgé qui est un amalgame indirect par référence l’amalgame implicite : libéralisme = démocratie. (*)
Ps. ’’abolisation de la peine de mort’’ ? Hum ... vous pensiez à diabolisation ?
(*) « De même qu’on n’a jamais réussi à faire reconnaître à l’éditorialisme que le Parti socialiste n’avait plus rien à voir avec la “gauche”, de même il n’y aura probablement pas moyen de lui faire entendre que le néolibéralisme est un anti-démocratisme, qu’il est par essence et non par accident, un illibéralisme, catégorie précisément formée pour être appliquée aux “autres” (les hongrois, les Polonais ...) c’est-à-dire pour mieux se dédouaner soi-même.
»
Frédéric Lordon