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Jonas Jonas 29 septembre 2018 11:52
"Michèle de Saubonne est une jeune aristocrate poitevine ayant une proche parenté avec les seigneurs du Poitou et la famille ducale de Bretagne....C’est finalement une rencontre avec Jean Calvin qui l’aurait persuadé d’embrasser définitivement le protestantisme.« 

Les catholiques vendéens ne voulaient pas du régime totalitaire mis en place par Calvin à Genève vers la moitié du XVIème siècle : interdiction de la liberté d’expression, de la poésie, de l’art créatif, des tableaux, de la musique,mise en place d’une police politique, brûlement des hérétiques :
 »Dieu n’a pas besoin de pompes. Plus de ces engourdissements voluptueux de l’âme, plus de musique ni d’orgue pendant le service divin ! Les cloches d’églises elles-mêmes devront dorénavant se taire à Genève : ce n’est pas avec un airain grossier que le vrai croyant doit être appelé à son devoir.« 
[...]
 »D’un seul trait de plume, Calvin supprime toutes les fêtes du calendrier, Pâques et Noël, que l’on célébrait déjà dans les catacombes romaines, les jours des Saints, les vieilles coutumes traditionnelles. Le Dieu de Calvin ne veut pas être fêté, ce qu’il veut avant tout, c’est être respecté et craint.« 
[...]
 »Un frisson le saisit chaque fois qu’il contemple ses semblables ; jamais un fondateur de religion n’a rabaissé pareillement la dignité de l’homme, qui n’est à ses yeux, « qu’une bête indomptable et féroce », et pire encore, « une ordure ». N’écrit-il pas textuellement dans son « Institution chrétienne » :
« Si l’on juge l’homme d’après ses dons naturels, on ne trouve pas en lui, des pieds à la tête, la moindre trace de bonté. Le peu qu’il y a de louable en lui, il le doit à la grâce de Dieu... Toute notre justice est injustice, notre mérite foutaise, notre réputation honte...et les meilleures choses qui proviennent de nous sont contaminées, viciées, corrompues par les impuretés de la chair ».
Celui qui du point de vue philosophique, considère l’individu comme un produit si détestable et si mal venu de la Création, n’admettra, bien entendu, jamais, en tant que théologien et qu’homme politique, que Dieu lui ait accordé la moindre sorte de liberté ou d’indépendance. Une créature aussi corrompue doit être impitoyablement mise en tutelle, car si « on l’abandonne à elle même, son âme n’est capable que de faire du mal ».
[...]
« Pour ce rabaissement draconien de la personnalité, pour ce dépouillement complet de l’individu au profit de la collectivité, Calvin applique une méthode particulière, la fameuse »discipline« . Dès la première heure, cet organisateur génial enferme son »troupeau« , sa »communauté« , dans un réseau serré d’articles et d’interdictions, les fameuses »ordonnances« , et créé en même temps un office spécial pour en surveiller l’exécution, le »Consistoire« , dont la tâche est définie d’une façon extrêmement équivoque : »surveiller la communauté afin que Dieu soit proprement honoré« . »
[...]
« Bien entendu, à partir du jour où ce contrôle universel est introduit à Genève, il n’y a plus en fait de vie privée. Conformément à l’opinion de Calvin selon laquelle tout homme est constamment disposé au mal, chacun est considéré d’avance comme suspect de péché et doit par conséquent accepter qu’on le surveille. Toutes les maisons ont soudain leurs portes ouvertes et tous les murs sont en verre. À n’importe quel moment, la nuit comme le jour, le marteau de votre porte peut retentir et un membre de la police ecclésiastique apparaître pour la »visitation« sans que vous puissiez vous y opposer. »
Stefan Zweig - « Conscience contre violence » p66-69

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