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Renaud Bouchard Renaud Bouchard 28 octobre 2018 18:19

Aux Lecteurs:Une très intéressante analyse à lire.Source  : « Le Pacte du Quincy ne protège que le roi d’Arabie, pas son héritier », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 23 octobre 2018, www.voltairenet.org/article203577.html

Le Pacte du Quincy ne protège que le roi d’Arabie, pas son héritier par Thierry Meyssan

Les Panaméens qui se souviennent de l’arrestation par Washington de son employé, le général Noriega, ne sont pas surpris du sort réservé par Washington au prince héritier saoudien. L’affaire Jamal Khashoggi est l’un des plus petits crimes de MBS, mais ce devrait être son dernier. La famille des Saoud n’est pas protégée par le Pacte du Quincy qui ne s’applique qu’au roi. Les États-Unis devraient récupérer plusieurs milliards de dollars.

Réseau Voltaire | Beyrouth (Liban) | 23 octobre 2018

Recevant le prince héritier saoudien, « MBS », le président Trump avait récapitulé les commandes dispendieuses de Riyad à son pays et conclut en souriant : « C’est dans vos moyens, n’est-ce pas ? ».

L’affaire Khashoggi est un des multiples exemples de l’éthique à géométrie variable des Occidentaux.

L’Arabie des Saoud

Voici soixante-dix ans que l’on ignore un fait criant : l’Arabie saoudite n’est pas un État comme les autres. Il est la propriété privée de son roi et tous ceux qui y résident ne sont que ses serfs. C’est pourquoi il est désigné comme la résidence de ses propriétaires, les Saoud, c’est-à-dire l’Arabie « saoudite ».

Au XVIIIème siècle, une tribu de bédouins, les Saoud, s’allie à la secte des wahhabites et se révolte contre l’Empire ottoman. Ils parviennent à créer un royaume au Hedjaz, la région de la péninsule arabique comprenant les villes saintes de l’islam que sont Médine et La Mecque. Ils sont bientôt réprimés par les Ottomans.
Au début du XIXème siècle, un survivant de la tribu des Saoud lève une nouvelle révolte. Cependant sa famille s’entre-déchire et perd à nouveau.
En définitive, au XXème siècle, les Britanniques misent sur les Saoud pour renverser l’Empire ottoman et exploiter les ressources d’hydrocarbures de la péninsule arabique. Avec l’aide de Lawrence d’Arabie, ils fondent le royaume actuel, le troisième de la tribu.

L’idée du Foreign Office était que les Saoud et les wahhabites sont détestés de leurs serfs et incapables de s’entendre avec leurs voisins. Compte tenu de la disproportion des forces militaires entre les sabres des Saoud et les armes modernes des Britanniques, cette famille ne pourrait jamais se retourner contre ses maîtres occidentaux. Cependant, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis profitèrent de l’affaiblissement des Britanniques pour se substituer à eux. Le président Franklin Roosevelt conclut avec le fondateur du royaume le Pacte du Quincy. Les États-Unis s’engageaient à protéger la famille des Saoud en échange de leurs hydrocarbures. En outre, les Saoud ne s’opposeraient pas à la création d’un État juif en Palestine. Ce document a été renouvelé par le président George W. Bush.

Le fondateur du wahhabisme, Mohammed ben Abdelwahhab, considérait que tous ceux qui ne rejoignaient pas sa secte devaient être exterminés. De très nombreux auteurs ont relevé la proximité du mode de vie wahhabite et celui de certaines sectes juives orthodoxes, ainsi que les ressemblances entre les raisonnements des théologiens wahhabites et ceux de certains pasteurs chrétiens puritains. Cependant afin de maintenir leur influence au Moyen-Orient, les Britanniques décidèrent de combattre les nationalistes arabes et de soutenir les Confréries des Frères musulmans et des Nachqbandis. C’est pourquoi ils demandèrent aux Saoud, en 1962, de créer la Ligue islamique mondiale, et en 1969, ce que nous appelons aujourd’hui l’Organisation de la coopération islamique. Le wahhabisme admit l’islam sunnite qu’il avait jusque là combattu. Les wahhabites se présentent désormais comme les protecteurs du sunnisme, mais persistent à combattre les autres formes d’islam.

Soucieux d’éviter les fratricides qui marquèrent l’histoire de sa famille au XIXème siècle, Ibn Saoud institua un système de succession entre ses frères. Le fondateur du royaume avait eu 32 épouses qui lui donnèrent 53 fils et 36 filles. Le plus âgé d’entre les survivants, le roi Salmane, a 82 ans. Pour sauver le royaume, le Conseil de famille admit en 2015 de mettre fin à cette règle adelphique et de désigner les enfants du prince Nayef et du nouveau roi Salmane comme futurs héritiers. En définitive, Mohammed Ben Salmane évinça le fils de Nayef et devint l’unique prince héritier d’Arabie saoudite.

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