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Fergus Fergus 23 octobre 2018 09:47

Bonjour, méditocrate

Pour répondre à la question que vous m’avez posée plus haut, je dirais que plus Mélenchon adopte une posture dans le genre « le bruit et la fureur », plus il séduit les électeurs de la gauche la plus radicale, mais en se coupant des autres électeurs, ceux qu’il pourrait prendre aux autres formations de gauche, plus positionnées sur le créneau social-démocrate, électeurs indispensables pour prétendre à un destin national.

Cela a d’ailleurs été parfaitement illustré par les deux campagnes présidentielles auxquelles il a participé.

En 2012, il avait précisément adopté un ton vindicatif sur ce thème du bruit et de la fureur, parfaitement illustré par ses multiples prises de bec avec les journalistes. Il en est résulté un score d’environ 11 % pour le Front de Gauche qui a démontré que Mélenchon avait certes réussi à fédérer les voix radicales en siphonnant les autres formations restées hors du FdG, mais sans que le total des voix de cette gauche non socialiste ne dépasse les scores habituels des précédents scrutins présidentiel  !

En 2017, changement de ton : Mélenchon adopte un comportement moins clivant. Il égrène avec force des vérités servies par son talent naturel d’orateur. Mais il le fait sur un ton très largement débarrassé des invectives et des vociférations de 2012 ; qui plus est, il évite de se lancer dans des pugilats stériles avec les journalistes en maîtrisant son tempérament. Résultat : il obtient plus de 19 % des voix, soit un bond spectaculaire en 5 ans qui s’explique par le fait qu’il a réussi une nouvelle fois à fédérer dans la gauche radicale, mais a cette fois fortement mordu sur l’électorat socialiste, ce qui n’aurait pas été possible si Mélenchon avait reconduit en 2017 le type de campagne qu’il avait mené en 2012.

Or, le comportement de Mélenchon lors de la perquisition du siège de la FI puis ses invectives en direction des « abrutis » de journalistes le font replonger dans le schéma de 2012, celui qui plait au premier cercle des militants et sympathisants du mouvement, mais le coupe de tous les électeurs de centre-gauche sans lesquels il ne peut y avoir de succès électoral majeur ! 

C’est pourquoi Mélenchon s’est tiré une balle dans le pied dont la blessure atteint le mouvement qu’il dirige !


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