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Francis BEAU Francis BEAU 21 mars 2007 14:43

« Soyons cohérents » nous dit Aimé Fay en invoquant le simple bon sens. J’aurais envie de dire plutôt : « soyons sérieux » !

Est-il vraiment bien nécessaire d’enseigner l’économie du crayon aux élèves du primaire ? Sans qu’aucun enseignement de ce type ne soit au programme, il me semble que si on en proposait un ainsi formulé aux élèves accédant au secondaire, ceux-ci ne pourraient qu’éclater de rire. Existe-t-il un seul élève qui, arrivé au terme de l’enseignement primaire, ne sache pas que « pour fabriquer des crayons il faut des machines ... que pour les acheter il faut de l’argent ... etc. » ?

Faut-il croire que ce type d’enseignement permettrait de (...) « mettre sur le marché de l’emploi des citoyens ayant une bonne intelligence économique. » (...) « des citoyens mieux former, plus agiles intellectuellement » (...) ? Il me semble que la lecture et l’écriture, les tables de multiplications, de bonnes dictées, et plus tard, quelques bons systèmes d’équations à plusieurs inconnues ou quelques bonnes versions latines ou grecques sont bien plus aptes à développer l’agilité intellectuelle de nos jeunes esprits qu’un boniment sur la fabrication et le commerce des crayons. Pour disposer de « citoyens mieux former », commençons donc par leur apprendre le français et son orthographe, cela peut être utile.

Aimé Fay nous propose de dépoussiérer « nos programmes de tout ce qui n’est pas strictement utile », « de tout le superflu que l’on peut apprendre ultérieurement » ! Doit-on réellement supprimer l’enseignement de l’histoire, de la chimie, du grec ou du latin et même des patois régionaux, dont il constate que « nos programmes éducatifs bourrent nos enfants » ? Peut-on croire qu’ils apprendront ces matières ultérieurement ? Soyons sérieux !

Aimé Fay semble avoir échappé à ce « bourrage de crâne ». Sans parler de son usage approximatif de la langue française (dont la maîtrise passe par l’apprentissage de la grammaire et de l’orthographe à qui le latin et le grec peuvent apporter beaucoup), l’histoire et la géographie auraient dû lui apprendre que les pays asiatiques et l’Inde en particulier avaient un passé, même en matière d’économie, et que le passé n’est jamais un « poids », mais une richesse dont l’histoire, justement, permet seule de saisir toute l’étendue. La physique et la chimie auraient pu également lui apprendre que pour effectuer des comparaisons, il fallait utiliser des grandeurs comparables. Cela lui aurait évité de s’indigner stupidement du fait que l’Inde forme chaque année quinze fois plus d’ingénieurs que la France, alors même que sa population représente de quinze à vingt fois celle de la France.

A la lecture d’un tel article, on est en droit en effet d’être inquiet pour l’avenir de nos enfants, mais pas pour les raisons invoquées par l’auteur. L’absence de l’économie dans les programmes du primaire ou le fait qu’elle ne soit pas considérée comme discipline centrale dans le secondaire, ne me semblent pas constituer des sujets d’inquiétude majeurs. En revanche, on ne peut qu’être effrayé par la piètre qualité du discours tenu par un diplômé d’études supérieures ayant exercé des fonctions d’enseignement, et par l’ineptie des mesures qu’il propose pour sauver notre système éducatif qui, si l’on en juge par le niveau de certains de ses produits, paraît en effet bien mal en point.


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