Mais c’est la hargne, la haine, le désir de revanche, la volonté
de retrouver leurs privilèges qui les animent et qui les poussent à
mettre en œuvre tout ce qu’ils peuvent pour mettre les révolutions
en échec.
@Jean Dugenêt
Le peuple, effectivement, ne connaît
ni la haine ni le désir de revanche. Il s’est toujours conduit, dans
toutes les révolutions, selon ce que Pascal aurait appelé « une
raison pure et sublime ».
Un peu de lecture, quand même. Je me
limiterai à deux cas :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Th%C3%A9r%C3%A8se-Louise_de_Savoie-Carignan
Assassinat de la princesse de
Lamballe, à la veille des massacres de septembre . Récit de
Jacques Hillairet :
« Un
perruquier du nom de Charlat, tambour des volontaires, lui ôta son
bonnet du bout de sa pique et la blessa légèrement, tandis qu’un
autre égorgeur lui jetait une bûche dans les reins. La princesse
tomba et fut criblée de coups. On lui ôta ses vêtements ;
elle resta ainsi près de deux heures exposée, nue, à la risée
lubrique de la foule. On la traîna ensuite jusqu’à la borne située
à l’angle des rues du Roi-de-Sicile et des Ballets, sur
laquelle on appuya sa tête qu’un nommé Grison scia avec son couteau
et mit au bout de sa pique. Le perruquier Charlat lui ouvrit la
poitrine, lui arracha le cœur qu’il plaça au bout de son sabre,
tandis que suivirent d’autres mutilations obscènes et
sanguinaires »7.
Exécution de Nicolas II et de sa
famille, sur ordre du camarade Lénine, à Tsarkoïle Selo, en
juillet 1918 :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Assassinat_de_la_famille_imp%C3%A9riale_russe
Extrait :
Les tirs ont lieu à bout portant. Iourovski aurait levé son arme et
tiré sur Nicolas, qui meurt sur le coup. Les autres bourreaux tirent
jusqu’à ce que toutes les victimes tombent. Le tsarévitch rampe
vers la porte, le commissaire bolchevik Peter Ermakov lui défonce le
crâne à coups de baïonnette. Les dernières survivantes
(Anastasia, Tatiana, Olga, et Maria dont les diamants cousus dans
leurs vêtements leur ont servi un temps de gilet pare-balle) sont
exécutées tout aussi sauvagement, car leurs cris pouvaient être
entendus à l’extérieur. Les corps sont placés dans des draps,
conduits en camion dans une fondrière à quelques kilomètres de là,
brûlés à la chaux vive et au vitriol. Les corps n’étant pas
complètement dissous à l’aube, les bourreaux reviennent la nuit
suivante4.
Une annonce officielle parue dans la presse nationale, deux jours
plus tard, indique que le monarque5
a été exécuté sur l’ordre de l’Uralispolkom (Soviet de
l’Oural) en raison de l’approche des Armées blanches
tchécoslovaques. Cette annonce suscite des interrogations sur le
sort du reste de la famille qui officiellement a été évacué par
les Bolcheviks (déclarations des dirigeants bolcheviks, notamment du
commissariat du peuple aux Affaires étrangères Gueorgui
Tchitcherine)3.
J’aurais pu aussi évoquer le massacre
très méthodiquement organisé par l’armée rouge de l’élite
militaire polonaise (des milliers de personnes) dans la forêt de
Katyn en 1940. On trouvera un article dans Wikipedia.
De toute façon, on n’a que l’embarras
du choix, et les horreurs perpétrées par le petit boucher de la cabaña à Cuba, par les gardes rouges de Mao puis par les khmers de la même couleur, sont
encore dans toutes les mémoires.