« Elections maintenant », pouvait-on lire sur les panneaux brandis par les quelque 20.000 manifestants, rapporte Ice News.
Et pour montrer leur mécontentement, certains Islandais ont brandi des
bananes, censées symboliser les dérives d’une « république bananière », et
lancé du fromage blanc contre la façade du parlement — un geste de
colère traditionnel sur l’île.
Plus
de 10.000 usagers de Facebook ont exprimé leur volonté de rejoindre des
rangs des manifestants. La police a estimé la foule à 8.000 personnes,
les organisateurs à 22.000 : des chiffres considérables pour une île qui
compte à peine 329.000 habitants.
Le
lanceur d’alerte Edward Snowden a indiqué dans un tweet que cette
manifestation pourrait être "la plus grande de l’histoire en pourcentage
de la population" :
Selon
Islandic Monitor, les Islandais ont été choqués non seulement par les
révélations liées à ce scandale, mais aussi par la réaction du premier
ministre envers la manifestation. "Ce n’est pas comme si tout le monde
allait y participer", a-t-il dit dans une interview, provoquant encore
plus de colère.
Interrogé
par la chaîne islandaise Channel 2 News lundi, il a nié toute évasion
fiscale et a publiquement exclu de démissionner. La défense du chef de
gouvernement est simple : selon lui, il n’a jamais caché d’argent à
l’étranger, et sa femme est en règle avec le fisc islandais : "Cette
compagnie appartenait à ma femme, et elle a toujours payé des impôts. Ce
n’est pas une fraude fiscale".
En
réponse aux accusations contre sa femme, Anna Palsdottir, M.
Gunnlaugsson a souligné qu’elle avait toujours payé ses impôts en
Islande bien qu’elle soit propriétaire d’une société étrangère. Selon le
premier ministre, il serait erroné de qualifier cette entreprise de
« société offshore » car « elle a toujours été imposée en Islande ».
Dimanche
3 avril, le Consortium international des journalistes d’investigation
(ICIJ) a publié sur Internet des révélations sur les avoirs cachés dans
des paradis fiscaux par des milliers de personnes ou organisations,
parmi lesquelles figurent des dirigeants politiques en exercice, des
personnalités du sport et des organisations criminelles.
Ces documents, regroupés sous la dénomination Panama Papers, proviennent du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca.
http://www.wikistrike.com/2016/04/panama-papers-le-peuple-islandais-se-leve-pour-virer-le-premier-ministre.html.