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Sylvain Poirier Sylvain Poirier 22 mars 2007 21:41

Je pense que si la science semble ennuyeuse, ce n’est pas avant tout à cause de la science, mais surtout à cause de l’idéologie politique qui domine la société.

Je veux parler de l’idéologie du moule commun et des diplômes, qui veut que tous les élèves de chaque ville se rassemblent dans un lieu commun pour suivre les mêmes cours et passer les mêmes contrôles, afin d’avoir tous le même baccalauréat et tous les mêmes diplômes pour prouver qu’ils sont bien tous formatés dans le même moule. Quasiment plus personne ne s’intéresse au savoir. L’objectif central que tout le monde (étudiants compris) exige du système scolaire et universitaire dans sa manière de diriger la vie intellectuelle des étudiants y compris en « sciences », n’a pas grand-chose à voir avec la transmission du savoir. Mais c’est qu’il soit le plus uniforme possible, pour délivrer les diplômes les plus égaux et rétribuer les étudiants de la manière la plus « équitable » possible suivant la mesure la plus exacte possible du caractère besogneux du « travail » d’apprentissage fourni, tel que les étudiants veulent le concevoir conformément à la manière qu’ils ont toujours connue à l’école. Ce faisant, ils se fichent pas mal de savoir si ça a ou non un quelconque rapport avec la science en elle-même ni avec l’acquisition d’une véritable compétence leur permettant de faire ensuite un travail utile à la société, deux objectifs tout aussi absents du système l’un que l’autre.

Car, l’idéologie politique qui domine la société se caractérise par l’exigence du collège unique, à savoir que tous les collégiens suivent les mêmes cours. Comme parmi eux les futurs scientifiques sont une infime minorité, ça les oblige à suivre des cours conçus pour des élèves qui ne se destinent nullement à la science, ni à une quelconque réflexion philosophique ou métaphysique, dont ils seraient pour la plupart largement incapables. A chaque étape du cursus, la conception des études se juge suivant le fait de s’adresser aux élèves ou étudiants tels qu’ils ont été formés précédemment, et de leur permettre de réussir l’examen suivant. La conception de cet examen a pour objectif de sanctionner le travail qui vient d’être fait, et qui, donc, avait pour contrainte de s’adresser à tous. A savoir, tous ceux qui se sont formés conformémént à un cursus qui s’adressait uniformément à toute une classe d’âge sans considération de vocation, et où donc, les rares élèves véritablement scientifiques qui auraient pu exister sont « morts » intellectuellement, partis découragés par l’ennui ou écrasés sous le poids de cours qui leur interdisaient de penser.

Au bout de cette chaîne, on récolte des diplômés d’Etat. Alors, ce serait forcément une honte pour le système si ces gens bien formatés de leur standardisation intellectuelle pour laquelle on les a diplômés, ne trouvaient pas les emplois promis, pour lesquels on les a fait ainsi bûcher de si longues années. Par « chance », la recherche fondamentale et les métiers universitaires relevant purement de financements publics, n’ont de ce fait aucun impératif nécessaire de connexion avec quelque réalité que ce soit mais peuvent être redéfinis à loisir par l’administration souveraine dans son recrutement des chercheurs, pour s’adapter là encore au flux de diplômés qu’elle a produite.

Finalement, même si par extraordinaire il se trouvait dans le système quelque chercheur ou professeur aux idées originales et intéressantes, il n’aurait même pas l’occasion de les enseigner. Parce que tout enseignement doit se faire dans un lieu donné, où viennent des étudiants venus là pour suivre leur cursus et décrocher leur diplôme, où toute déviation d’un cours vers des idées plus planantes et stimulantes qu’à l’ordinaire, serait hors sujet, hors de portée des étudiants, et pénalisante pour eux par rapport à leur objectif principal, qui est de suivre leur cursus normalement afin d’obtenir leur diplôme dont ils ont besoin pour décrocher un emploi. Autrement dit, les initiatives d’éventuels profs originaux, d’enseigner des choses plus intéressantes à l’université ou pire en prépa, seraient impossibles car sans aucune cohérence possible avec le reste du cursus des étudiants présents. Voir ce témoignage d’un étudiant.

C’est pourquoi, pour construire quelque chose d’intéressant, il faut d’abord quitter le système. C’est ce que j’ai fait, en abandonnant l’activité officielle de maître de conférence que j’ai eue pendant un an et où je ne trouvais pas ma place, et en m’occupant de continuer à rédiger sur mon site web ma vision des sciences en particulier (maths, physique) et du monde en général. Il m’en reste beaucoup à faire mais déjà j’ai bien commencé, permettant à tout internaute ayant une dose suffisante de curiosité et d’intelligence pour arriver à suivre, de voir enfin la science sous un jour nouveau. Plus précisément, je propose une voie pour accéder très rapidement à une compréhension profonde de notions de maths et physique de niveau relativement haut à partir du minimum de prérequis, mais qui nécessite une dextérité intellectuelle plus forte que celle habituellement supposée à ce niveau (j’offre une dose de compréhension très concentrée, à ceux qui sont capables de la recevoir). Par ailleurs j’ai développé des théories et réflexions dans d’autres domaines plus généraux, philosophiques, métaphysiques, de société...

Par ailleurs, j’observe un autre phénomène qui aurait une autre part de responsabilité dans le caractère apparemment ennuyeux de la science, et qui personnellement me semble étrange (puisque je m’en distingue) : la manière dogmatique dont beaucoup de mathématiciens et physiciens considèrent la distinction entre le connu et l’inconnu, et se désintéressent de ce qu’ils croient connu pour se consacrer uniquement aux « découvertes ». Contrairement à eux, je n’ai pas l’obsession de ne m’intéresser qu’à ce qui est officiellement considéré comme inconnu et « à découvrir », mais je m’intéresse beaucoup à méditer des choses « connues » suivant un esprit de synthèse, pour découvrir de nouvelles manières de les reconstruire, des manières plus élégantes et qui rompent avec les approches traditionnelles que la plupart des profs supposent à tort fixées pour l’éternité au prétexte que ce sont des sujets « connus ». De cette manière, je m’occupe d’apporter, hors des institutions, des intérêts nouveaux sur des thèmes relativement plus abordables à plus de gens, que les domaines spécialisés où se répartit actuellement la plus grande part de l’attention des chercheurs.


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