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Dudule 13 décembre 2018 22:18

@Bernard Dugué

Vous non plus vous n’êtes pas physicien de toutes évidences...

D’abord, Einstein a découvert l’effet photoélectrique. Rien à voir avec les spectres d’émission et d’absorption des atomes.

Et l’indétermination quantique n’a strictement aucun rapport, de près ou de loin, avec le chaos déterministe qui régit le système climatique. Rien de rien. Nib.

L’indétermination quantique ne joue que sur des phénomènes « individuels » et localisés. Dés que vous faites des mesures avec des millions, des milliards de milliards de particules, bref, dés que vous êtes dans la réalité macroscopique, il n’y a plus d’indétermination du tout. Par exemple, je sais que si je mets une différence de potentiel de 5 V aux bornes d’une résistance de 50 ohms, j’obtiens un courant d’exactement 0,1 ampère. Ni plus ni moins. Et pourtant la conductivité électrique est un phénomène purement quantique. Y a pas plus quantique que la physique des conducteurs et des semi-conducteurs. Pourtant, ce que l’on observe à l’échelle macroscopique est parfaitement prévisible à la dixième décimale (et même plus si on s’en donne les moyens).

De même, la proportion du rayonnement solaire absorbée par le CO2 de l’atmosphère est parfaitement connue avec une palanquée de décimales. Rien d’indéterminé là dedans.

L’indétermination quantique a été déduite des équations de la mécanique quantique, équations qui ont à l’origine été mises en place pour comprendre les spectres d’émission discontinus des atomes. Lorsqu’on a trouvé ces équations, on s’est aperçu qu’elle recelait une part d’indétermination que l’on pouvait effectivement vérifier en faisant des expériences très tordues. On a pas découvert le mécanique quantique pour expliquer des phénomènes probabilistes qui n’existent pas à l’échelle macroscopique...

Le chaos déterministes qui régit le climat, c’est tout autre chose, et c’est bien pire d’un point de vu déterministe : L’extrême sensibilité des systèmes divergents aux conditions initiales rend impossible de savoir comment va évoluer le système au bout d’un certain temps (voir l’effet papillon, toussa). On arrive à faire plus ou moins des probas avec ça, mais c’est bien moins carré qu’en mécanique quantique.

A noter qu’il ne faut pas commettre l’erreur de croire qu’un système probabiliste est indéterminé. Pas du tout. Si on arrive à faire des probas avec un truc, c’est qu’on a découvert que ce truc obéit à des lois. Un système complètement indéterminé on ne fait rien avec, même pas des probas.

Donc, la mécanique quantique, c’est très sage, on a des lois probabilistes bien nettes, qui sont lissées, annulées par la loi des grands nombres à l’échelle macroscopique. On a des lois physiques, probabilistes, certes, mais des lois quand même. Une particule peut être dans tel ou tel ou tel autre état avec telle, telle ou telle autre probabilité. Mais pas dans n’importe quel état n’importe comment. Macroscopiquement, on observera telle proportion de particules dans tel état, telle autre proportion dans l’autre état, etc, proportions bien sûr proportionnelles aux probabilités définies par les équations. Très sage comme indétermination au bout du compte.

Le chaos, c’est bien pire. On ne sait juste pas ce que le système va devenir au bout d’un certain temps. On sait juste qu’il existe plus ou moins des points d’équilibres à peu près stables autour duquel le système va plus ou moins yoyoter (les « attracteurs »). C’est ça le climat : le point d’équilibre. La météo, c’est le système qui gigote autour. Le changement climatique, c’est soi un léger déplacement du point d’équilibre autour duquel tournicote le système dans l’espace des phases, soi bien pire, un changement d’attracteur, c’est à dire un changement radical du point d’équilibre (du climat). En cas de changement d’attracteur, inutile de vous dire qu’on est dans le caca...

C’est pour ça que l’on parle de chaos déterministe : les lois parfaitement déterministes de la mécanique classique génèrent du chaos, parce que les systèmes chaotiques sont mathématiquement indéterminés. Pas seulement parce qu’ils sont complexes. Ça joue un peu bien sûr, mais certains systèmes très simples peuvent aussi être complètement chaotiques, et d’autres très compliqués peuvent être sagement déterminés. Ils sont chaotiques parce que la moindre indétermination sur les conditions initiales (impossible à déterminer de façon exactes) est amplifiée avec le temps. On parle donc de systèmes divergents.


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