Pour
comprendre les plus anciennes rédactions du Sépher (Bible hébraïque), qui servira à
faire le premier Livre de la Bible, la Genèse, qui en sera la caricature,
il fallait commencer par ramener l’hébreu à ses origines. C’était là un travail
formidable, mais un homme d’un génie extraordinaire devait l’entreprendre,
Fabre d’Olivet qui, au commencement du XIXème siècle, publia son remarquable
ouvrage intitulé La Langue hébraïque restituée.
Naturellement
il fut persécuté, considéré comme un fou, dont la science n’avait pas de valeur
et dont il ne fallait pas s’occuper. On nia, en bloc, ses affirmations, comme
on nie toujours les vérités qu’on ne veut pas connaître.
Il dut
quitter la France et s’exila en Angleterre. Son livre ne fut pas lu par ses
contemporains. C’est seulement un siècle après sa mort que quelques rares
érudits, appartenant à la science libre, commencent à s’apercevoir du mérite
extraordinaire de cet ouvrage.
Fabre
d’Olivet fut frappé de la profondeur des idées qu’il apercevait dans le Sépher,
qui reconstituait la science primitive de l’antique Toth. Mais il
comprit aussi pourquoi on l’avait si soigneusement caché. Il dit :
« Le
Sépher se présente ! Fils du passé et gros de l’avenir, ce livre, héritier de
toute la science des Égyptiens, porte encore les germes des sciences futures ;
fruit d’une inspiration divine, il renferme en quelques pages et les éléments
de ce qui fut, et les éléments de ce qui doit être. Tous les secrets de la
Nature lui sont confiés. Tous. Il rassemble en lui et dans le seul Bereshith
plus de choses que tous les livres entassés dans les bibliothèques européennes
; ce que la Nature a de plus profond, de plus mystérieux, ce que l’esprit peut
concevoir de merveilles, ce que l’intelligence a de plus sublime, il le
possède. Faut-il porter sur le voile épais qui le couvre une main téméraire ?
Première et puissante difficulté. »
Donc, il
s’arrête, il hésite à l’idée de divulguer ce que tant de générations d’hommes
ont voulu cacher. Mais l’intérêt scientifique est là, qui impose la Vérité. Et
du reste, l’étude des sciences naturelles, qui marche en même temps que la reconstitution
de l’histoire, ne nous a-t-elle pas rendu, par une autre voie, l’origine du
monde, les véritables lois de l’évolution des êtres organisés et la loi morale
? Il est-vrai que cette science, que certains hommes craignent tant, est restée
secrète.
Si ce jour
nouveau s’est levé dans le courant du XIXème siècle, il n’a pas encore pu
briller sur l’humanité attardée aux vieilles croyances. Fabre d’Olivet lui-même
n’a pas voulu soulever tous les voiles qui couvraient la Vérité ; il ne le
pouvait pas, du reste, parce que, pour comprendre l’explication des lois de la
Nature données par les Déesses de l’antiquité, il faut connaître tous les
secrets de la pensée féminine depuis si longtemps cachée. Une femme seule
pouvait faire ce travail, mais la science de Fabre d’Olivet lui donne des
preuves irréfutables, quoique la traduction qu’il a faite lui-même soit
défectueuse, mais il le sait, et donne au lecteur les moyens de la rectifier,
en indiquant les diverses interprétations des différentes versions faites dans
l’antiquité.
Livres de femmes