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Étirév 30 décembre 2018 06:42

L’androcratie orientale, les « deux cornes » et le Moïse de Michel-Ange
Quand l’homme eut vaincu le pouvoir féminin, il nous, raconta lui-même son histoire, qu’il fit glorieuse, mettant le mérite dans le triomphe de la force sur l’esprit.
Les monarques de l’Orient prirent le nom de Salomon ou Soliman (l’homme seul). Ce fut le nom générique des vainqueurs de la femme, on en compte jusqu’à 72.
Parmi eux, Thaha-murath, petit-fils de Huschenk, fut le 3ème roi de Perse.Il fut nommé Div-bend, le vainqueur des Dives (les Dêva, les femmes), dont il était l’ennemi redoutable ; il les poursuivait, les combattait partout et, après les avoir vaincues il les tint enfermées dans des grottes souterraines. (Herbelot, Bibliothèque orientale, p. 464).
Giamschad, le frère du roi Thaha-murath, ou son neveu, lui succéda.
Ce prince se crut immortel et voulut avoir les honneurs divins. Les Orientaux lui donnaient le nom de Dhulcarnein qui signifie « aux deux cornes » ; c’est l’épithète des conquérants « qui ont subjugué les deux extrémités du monde, l’Orient et l’Occident ».
Après lui, Alexandre eut le même surnom ; il fut le second vainqueur de l’Asie dans la mémoire des Orientaux : les vainqueurs sont appelés « Ek-wander » (peuple égaré, peuple errant, tourbillon). Leur chef s’appelle Scander. On l’appelle souvent le Scander aux deux cornes. Et en ajoutant l’article arabe « al » au mot « Scander », on à l’origine du nom Al-exandre.
Voyons maintenant le Moïse de Michel-Ange, celui qui fut fait pour le tombeau du pape Jules II, mort en 1513.
Ce Moïse n’a rien d’un prophète inspiré. On lui donne le physique du vieillard de la Kabbale, avec une barbe en fleuve (1), symbole de sexualité masculine, décrit dans le Zohar.
La tradition dont Michel-Ange semble s’être inspiré est un mélange de celle qui glorifie le principe mâle et de celle des premiers Chrétiens, les Nazaréens et les Manichéens, qui n’admettent pas la légende de Moïse et la représentent comme une manœuvre du mauvais esprit. C’est pour cela qu’il représente le prétendu législateur des Hébreux comme personnifiant l’esprit masculin qui dispute à la Femme sa gloire. Il lui mit des cornes sur la tête.
Depuis deux siècles, les Templiers avaient rapporté d’Orient la science cachée, et Michel-Ange devait connaître les controverses que cela avait fait surgir.
Il a, en même temps, la forte musculature du mâle, et l’artiste lui a donné une expression ironique, un peu narquoise, qui est celle de l’imposture triomphante. Il était, sans doute, sous l’influence des idées de son temps : le triomphe de la masculinité sur l’Esprit féminin, qui donne à l’homme une expression satanique.
(1) La barbe (le signe de Caïn) : Sous Charles le Chauve, au moment où les laïques renonçaient à la barbe, le clergé l’adopta. Dans les disputes qui s’élevèrent entre les Grecs et les Latins, cette innovation fut considérée comme assez importante pour devenir un prétexte d’anathème. Les prêtres rasés de l’Église grecque furent scandalisés des barbes de leurs frères d’Occident, et l’excommunication lancée en 858 contre le pape Nicolas par le patriarche de Constantinople, Photius, est en partie fondée sur ce que les prêtres latins omettaient de se raser.
Nonobstant les foudres de Photius, la barbe reprit faveur en France et devint encore d’un usage général au commencement du Xème siècle. Sous François 1er, la longue barbe redevint à la mode ; toutefois, les magistrats et le clergé lui furent contraire, plusieurs chapitres refusèrent leur évêque par la raison que le prélat possédait un menton barbu ; un décret de la Sorbonne de 1561 décida que la barbe était contraire à la modestie, qui doit être la principale vertu d’un docteur. (D’après le Magasin Pittoresque, 1883.)


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