à l’auteur,
J’ai la plus grande admiration pour Jan Palach. Qu’il soit ou non béatifié, cela m’est complètement égal. Au reste, du fond de son néant, s’il pouvait encore un jour dire quelque chose au pape qui se serait rendu responsable d’une pareille incongruité, il lui ferait probablement la même réponse que Junie à Néron dans la pièce de Racine : « je n’avais mérité / Ni cet excès d’honneur ni cette indignité ».
Ce qui serait bien avant cela, c’est que le Saint-Père entreprît de béatifier un Giordano Bruno tout aussi héroïque que le Pragois. Ces héros auront été les victimes de deux totalitarismes infects, et il serait malséant que Palach, sans même qu’on lui demandât son consentement, devînt une icône destinée à redorer le plus ancien des deux.