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eddofr eddofr 29 janvier 2019 15:32

La question de la laïcité, selon moi, n’en est pas une, mais deux :

  1. L’ingérence du religieux dans la république
  2. L’ingérence du religieux dans la sphère publique
    Et en particulier, La remise en cause de certains usages de la société Française au motif qu’ils sont communément associés aux racines « chrétiennes » de cette société.

Sur la première question :

La loi de 1905 régit la séparation de l’église et de l’état.

Mais l’islam n’a pas « d’église », c’est à dire une organisation clairement identifiée à laquelle on puisse se référer pour tout ce qui concerne la religion.

En soit, la loi de 1905 est parfaitement adaptée et suffit à maintenir l’état à l’abri de l’influence religieuse.

Il n’est pas besoin de loi supplémentaire pour dire que l’état et la loi n’ont pas à tenir compte de la religion.

Par contre, il me semblerait utile de préciser que certains principes, certaines règles, s’il sont communs à la République et à certaines religions (« tu ne tueras point ») n’en sont pas moins des principes de la République et donc qu’aucune religion n’est autorisée à les remettre en cause.

Sur la deuxième question :

Il faudrait une nouvelle loi, pas à la place de la loi de 1905, mais en plus de celle-ci pour contrôler et circonscrire les tentatives d’intrusion du religieux (en particulier musulman, en ce moment, mais pas que) dans la sphère publique.

La Religion et sa pratique relèvent de la sphère privée et sont assujetties, en premier lieu au respect de la loi de la république.

Cependant, privé ne signifie pas nécessairement invisible.

Le fait de porter une croix en pendentif, une kippa sur tête ou le qamis (thawb, djelabba) pour la prière du vendredi relève bien de la sphère privée et de la libre pratique d’une religion.

C’est pourtant une « intrusion » dans la sphère publique et une manifestation visible d’appartenance.

Ce qui doit être interdit, c’est ce qui est manifestement ostentatoire ou provocateur en opposition à la société Française et à ses valeurs, tant coutumières que fondamentales.

Et ce qui est ostentatoire ou provocateur c’est ce qui est manifestement contraire à l’usage et au comportement courant de la société Française.

Le punks l’avaient bien compris et les épingles à nourrice en guise de piercing étaient bel et bien une provocation à l’encontre d’une société qu’ils rejetaient.

Ce qui doit être interdit, c’est vouloir, au nom de la liberté, porter un hijab ou une burqa sur la voie publique.

Pour préciser mon propos :

Le qamis, qui ne contredit en rien les usages français, est parfaitement acceptable et très généralement accepté.

Alors que le hijab, qui contredit fortement les usages coutumiers, est généralement bien plus une manifestation ostentatoire et provocatrice de rejet de la société Française et de sa culture qu’une innocente manifestation d’appartenance à une religion.

Par ailleurs, le hijab pose un second problème, celui d’être plus ou moins imposé, par des formes de pression sociale plus ou moins agressives dans certains quartier religieusement « marqués ».

De la même manière, on pourrait se poser la question de certaines tenues adoptées par des juifs orthodoxes car, mêmes si elles ne sont pas portées « contre » la République, elle n’en demeurent pas moins, potentiellement, un manière de se mettre « hors la société ».

Par contre, ce qui doit être interdit, c’est de vouloir faire interdire un usage courant (porter une croix par exemple, même pour un fonctionnaire) au prétexte de la laïcité de l’état.

On ne peut nier un socle de valeurs et usages communs entre la société Française, la république qui la régit et les Religions judéo-chrétiennes.

Il n’est pas envisageable de tolérer que ces valeurs et usages soient remis en cause au motif qu’ils soient chrétiens ou judaïques.

Il n’est pas tolérable qu’une religion impose ses us, ses coutumes et ses propres interdits aux citoyens Français.

C’est très certainement un détail, mais, par exemple, moi qui suis d’origine Italienne, rien ne m’irrite plus que de ne trouver dans une majorité de « pizzerias » que des pizzas au « jambon » halal (donc pas du jambon du tout).

Ce n’est pas un détail, mais une none en tenue, même si elle est clairement dans une attitude d’affichage (non provocateur) de sa religion, ne contrevient nullement aux us et coutumes Français. Parce qu’en France, il n’y a pas si longtemps, il était courant et parfaitement normal de croiser une religieuse en habit.

Evidemment, cette deuxième question est bien plus complexe à gérer que la première dans la mesure où le coutumier relève essentiellement de règles non écrites.

Mais elle est un réel problème, peut-être même bien plus prégnant que celui de la séparation de l’église et de l’état.


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