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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 22 février 2019 07:03

@Gollum

Je maintiens que c’est bien un rejet que vous aviez exprimé. Avec les mots que j’ai rappelés nul ne peut s’y tromper. Que vous ayez eu en tête l’idée de la voie étroite, je veux bien le croire mais dans ce cas je note que vous avez une singulière manière d’exprimer vos idées. Au demeurant, votre placage de la voie étroite sur ce commandement me paraît assez arbitraire pour la bonne raison qu’il semble plus naturel de rattacher ledit commandement au fait qu’il nous est aussi et surtout demandé d’être comme des enfants, qui aiment naturellement, parce qu’ils sont pleins de gratitude et de reconnaissance pour les bienfaits et les soins qui leurs sont dispensés.

Ensuite, la question n’est pas de savoir si je fais comme je veux (il va de soi que je fais comme je veux) elle est que vous êtes bien à (prétendre être en position de) me dire que je ne suis pas catholique. Avouez que la chose est comique et révélatrice du problème personnel que vous avez avec la notion de dogme (qui s’entend très bien quand vous parlez de croyance smiley).

Graeber ou pas Graeber votre endoctrinement par Saint Augustin est assez impressionnant pour quelqu’un qui se présente comme "croyant au minimum". Vous croyez peut-être que vous ne croyez pas en croyant ce que dit Saint Augustin sur la question du péché originel, mais c’est bien de la croyance. Vous avez intégré le dogme pour mieux le rejeter (en tant que culpabilisant). Je n’ai pas adhéré comme vous aux représentations de Saint Augustin et ma croyance est fondée sur un noyau de convictions au travers duquel j’assimile le reste du corps doctrinal. Et ce que je n’ai pu assimiler, ce dont je n’ai pu faire sens n’entre pas dans mon esprit, en attendant peut-être que de nouvelles lumières me permettent d’en faire sens.

J’ai le sentiment de procéder fort honnêtement, comme un apprenant qui n’a jamais fini d’apprendre et qui ne se fait pas obligation de croire a priori à l’ensemble d’un dogme dont il ignore tant de parties. Bref, je suis libre ET croyant, ne vous en déplaise et même si je vous accorde que je ne suis peut-être pas très catholique au sens de conforme à l’idée qu’on se fait d’un catholique en général, il s’avère que catholique je le suis puisque pratiquant. Nul prêtre ne s’est jamais avisé de me déclarer non catholique et vraiment, pardonnez-moi d’y revenir, il est assez cocasse de songer que c’est le non croyant que vous êtes qui prétend m’excommunier en quelque sorte. Vous rendez vous compte de votre dogmatisme ? Relisez Girard sur le mimétisme et la similitude des rivaux, sur ce point au moins vous incarnez parfaitement ce que vous rejetez : la pensée dogmatique et, pire, le "faite ce que je dis, pas ce que je fais" smiley.

Bon allez, j’arrête de vous taquiner et je conclue en revenant sur cette idée d’identification. Il me semble que vous raisonnez comme un scholastique du 13e siècle smiley.
Quand vous écrivez "Puisque seul le Père étant parfait il faut une union parfaite entre l’homme et le Père pour que l’homme puisse être parfait", vous exprimez une pensée totalitaire d’abord au sens où elle impose sa logique sans considérer les alternatives et ensuite au sens où elle généralise une demande de conformité qui ne concerne que la dimension perfection.
Car, il est écrit "soyez parfait comme votre Père est parfait« . Il n’est donc pas écrit »soyez comme votre Père" et encore moins « soyez votre Père ». Ces deux dernières interprétations  réductrices et totalitaires ne traduisent pas ce à quoi nous sommes invités. Dès lors, il reste parfaitement loisible de penser qu’il peut exister pour chaque être une quête de perfection à la place qu’il occupe dans ce monde, ce dont la nature nous donne le plus parfait exemple : chacun des êtres qui la compose nous apparaît parfait tellement toutes ses fonctions semblent idéalement adaptées à son environnement. Rien à voir avec nombres d’êtres domestiqués et dégénérés dont l’homme se plaît à s’entourer. Non qu’ils ne puissent être parfaits dans leur genre (je pense aux chats) mais ils offrent moins souvent l’occasion de contempler une perfection que les merveilles qui emplissent une nature préservée.

Je vois les choses comme cela, bien à l’écart des interprétations mortifères dans lesquelles vous semblez vous complaire (on a vraiment dû vous faire violence...) et qui nous font passer sous la coupe de l’injonction parentale qui tue, le fameux « drive » « sois parfait ». Elle tue cette injonction car, par construction elle met en échec. Alors que le Christ, qui remet les lois à leur place au regard de l’amour, ne nous met certainement pas en échec lorsqu’il nous invite à la perfection. Oui, tâchons de viser la perfection en toutes choses, c’est possible, nous échouerons bien ici et là, mais nous pouvons néanmoins nous en faire un devoir. Rien de mortifère en cela. Rien qui nous fasse obligation de nous croire divins destinés à viser le divin. Bon sang, qu’il est bon d’être humain, trop humain, avec toutes les faiblesses qui vont avec mais aussi les forces, les joies, les espérances.

Bref, c’est marrant, finalement je m’accorde avec vous pour reconnaître que le bataclan dogmatico-scholastique que vous projetez sur la foi chrétienne est insupportable et doit être abandonné, parce que, justement, aussi bien informé que vous croyez être, ce n’est qu’une représentation dogmatique qui ne reflète pas la réalité autrement plus subtile, accueillante et bienveillante de la foi. Le cas du péché originel est ici emblématique. En d’autres termes, il me semble que votre posture est celle d’un don quichotte luttant contre des moulins à vent. Vous êtes un savant égaré. Voilà ce que je crois smiley


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