Bonjour, Alien
« Je n’ai pas connaissance de personnes autistes qui seraient comme « immunisées » contre les insultes, les agressions ou toute forme de discrimination à leur égard. »
Je ne suis pas d’accord avec vous sur ce point : seuls les autistes, comme vous, qui ont une conscience développée du monde dans lequel ils vivent peuvent se sentir agressés par l’emploi du mot « autiste » dans un contexte imagé extérieur à ce qui constitue leur existence au quotidien. Le fils de mon collègue n’a d’ailleurs jamais manifesté la moindre réaction à l’emploi du mot métaphorique « autiste » dans les médias ! Et je suis bien persuadé qu’il n’a pas été le seul autiste dans ce cas.
Le problème est que les autistes souffrent — je suis bien d’accord avec vous sur ce point — de leurs difficultés à appréhender les codes de la communication, aussi bien verbale que corporelle, ce qui est nettement moins le cas des aveugles et des sourds qui font plus facilement la part des choses entre l’emploi au sens propre — il est vrai multiséculaire — des mots « sourd » et « aveugle » et l’emploi imagé de ces mêmes termes dans un contexte sans rapport avec leur infirmité.
C’est ce que j’ai tenté d’exprimer, sans doute maladroitement. En pointant également du doigt le fait que l’usage du mot « autiste » dans le langage imagé est relativement récent. A cet égard, il en va de même pour « Alzheimer ». Là aussi, il est des malades qui vivent sans doute mal d’entendre des personnalités politiques traitées ainsi. Mais c’est loin d’être le cas général : la plupart des malades n’y prêtent pas attention, à l’image de l’une de mes soeurs, atteinte de la maladie d’Alzheimer et qui toujours restée insensible à l’utilisation métaphorique du nom de la maladie dont elle souffrait avant de décéder l’été dernier.