@Michel J. Cuny
Je
suis membre de la France Insoumise. On ne peut m’accuser d’être un
idolâtre du général de Gaulle.
Je
pense même que son arrivée au pouvoir en 1958 à la faveur du
chantage au putsch des généraux félons d’Algérie a été une
catastrophe pour le pays avec les reculs sur la sécurité sociale,
la subvention à l’école privée en même temps qu’un dénigrement
des enseignants publics qui ne va pas cesser ensuite, les scandales
financiers comme celui de la Garantie foncière, les scandales
politico-maffieux comme l’enlèvement et l’exécution d’un dirigeant
de l’opposition marocaine, Ben Barka ou la pose des micros dans les
locaux du Canard Enchaîné.
N’en
jetez plus la coupe est pleine.
Mais
la vérité historique commande de réfuter que le général de
brigade à titre provisoire ait eu un rôle dans la défaite de la
France en 1940. Au contraire, à Montcornet, ses chars ont mis en
difficulté ceux de l’ennemi au point d’inquiéter Guderian qui
commandait ces derniers.
Les
coupables sont ceux qui ont mis les meilleures troupes dans la ligne
Maginot alors que ses défenses étaient infranchissables aux petits
chars allemands de 1940 et que le service pouvaient être assuré
sans risque par des soldats plus âgés libérant les plus jeunes
pour les combats en pleine campagne.
Les
coupables sont ceux qui avaient vendu aux Allemands les moteurs
puissants destinés au Dewoitine 520 !
Avec
les Hispan-Suiza prévus pour lui, il aurait été ainsi plus rapide
que le Spifire tout en étant plus manœuvrant que le Messerchmidt.
Ce chasseur sensationnel se trouva ainsi sous-motorisé et donc
sous-armé.
L’aviation
de reconnaissance avait repéré le regroupement de chars dans les
forêts ardennaises belges,
mais
comme cela n’entrait pas dans les plans des grosses têtes des
états-majors français, air et terre, ce renseignement crucial qui
aurait pu faire échec au plan von Manstein a été totalement
négligé.
Le
coupable, c’est Weygand qui a exigé le retour des troupes françaises
évacuées à Dunkerque pour une contre-attaque en Bretagne qui
n’avait aucune chance d’aboutir, faisant tuer ou rendant prisonniers
des soldats qui, restés en GB, auraient pu permettre d’influer sur
les conditions d’armistice.
Les
coupables, ce sont ces officiers de marine qui ont refusé d’envoyer
la flotte en Martinique, représentant alors pour les nazis une
menace qui les auraient rendus plus prudents dans leurs exigences.
En
1944-1945, la crainte des dirigeants de droite et pas seulement de
Gaulle mais aussi Leclerc ou de Lattre, étaient que les communistes
arrivent au pouvoir à la faveur du désordre social de la Libération
et la défaveur des « élites » collaborationnistes.
C’est
pourquoi avec l’approbation affolée du patronat, ils ont obtenu
l’assurance des É-U et de la GB d’un soutien en cas de guerre civile
contre les communistes. Le PCF, assuré de la défaite, négocia la
dissolution de ses forces armées contre le retour d’URSS de Thorez
et son amnistie pour « désertion ».