@Alina Reyes
Effectivement il existait des formes de solidarité dans les
bidonvilles, il y avait du vivre ensemble joyeux, les gens tiraient
le meilleur parti possible des conditions qu’ils subissaient ( il
faut se souvenir du film d’Ettore Scola qui a eu son petit succès
il y a quelques dizaines d’années « Affreux, sales et
méchants ») et ils n’ont sans doute jamais plus retrouvé
cette ambiance dans les immeubles impersonnels où ils furent
parqués sans avoir immédiatement le sentiment de l’être.
Mais enfin la
plupart ont accepté avec joie à l’époque de se mouvoir dans un
univers aseptisé mais équipé des ustensiles ménagers dont ils ne
pouvaient pour la plupart même pas rêver quand ils partageaient des
conditions de vie indignes.
Je n’en connais
aucun qui regrette son bidonville même si beaucoup ne se plaisent
plus aujourd’hui dans un environnement que l’on a aussi tout fait
pour déclasser.
Il faut dire que les
plus jeunes n’ont eux pas connu les cabanes de tôle ondulée mais ils
souffrent aujourd’hui surtout de ce qui leur apparaît comme un
ostracisme et qui est effectivement une relégation aux marges de la
société.
Mais davantage que
l’habitat – qui est médiocre – ils sont surtout les victimes
de la crise économique endémique et c’est l’abandon ( et pas
seulement le sentiment ) qui leur pèse.