@placide21
« La valise ou le cercueil » un truc de l’OAS...
Sans valise ni cercueil, les pieds-noirs restés en Algérie
mai 2008
Depuis
quarante-cinq ans, les rapatriés ont toujours soutenu l’idée qu’ils
avaient été « obligés » de quitter l’Algérie au moment de l’indépendance
en 1962, car, menacés physiquement par les « Arabes », ils n’auraient
pas eu d’autre choix. Pourtant, à la fin de la guerre, deux cent mille pieds-noirs ont décidé de demeurer dans le nouvel Etat. Témoignages de personnes qui y vivent encore aujourd’hui.
[...] « Nous vivions de facto avec un sentiment de supériorité. Nous nous sentions plus civilisés »
Mais, si la raison véritable de cet exode massif n’était pas le
risque encouru pour leur vie et leurs biens, qu’y a-t-il eu d’autre ?
Chez Jean-Bernard Vialin, la réponse fuse : « La grande majorité
des pieds-noirs a quitté l’Algérie non parce qu’elle était directement
menacée, mais parce qu’elle ne supportait pas la perspective de vivre à
égalité avec les Algériens ! »
[.......]
Entre 1992 et
1993, la chercheuse Hélène Bracco a parcouru l’Algérie à la recherche de
pieds-noirs encore vivants. Elle a recueilli une soixantaine de
témoignages, dont elle a fait un livre, L’Autre Face : « Européens » en Algérie indépendante (8). Pour cette chercheuse, « la
vraie raison du départ vers la France se trouve dans leur incapacité à
effectuer une réversion mentale. Les Européens d’Algérie, quels qu’ils
soient, même ceux situés au plus bas de l’échelle sociale, se sentaient
supérieurs aux plus élevés des musulmans. Pour rester, il fallait être
capable, du jour au lendemain, de partager toutes choses avec des gens
qu’ils avaient l’habitude de commander ou de mépriser ».
[...]
https://www.monde-diplomatique.fr/2008/05/DAUM/15870