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The Critical Vegan The Critical Vegan 16 mai 2019 11:31

@JPCiron Je ne suis pas vraiment d’accord avec ça : le concept de sentience tel qu’entendu par Singer n’a rien de flou, sa définition est très claire. Il désigne la capacité à éprouver les choses subjectivement. Ce qui est flou, c’est la façon de mettre la sentience en évidence chez un individu, pas le concept en lui-même.

De plus, l’existence de la sentience n’est pas controversée : notre propre subjectivité suffit à nous démontrer son existence. Le concept d’une âme immortelle est, à l’inverse, a priori indémontrable. C’est une différence majeure : on peut savoir que la sentience existe, mais on ne peut que croire en une âme immortelle. Utiliser comme critère quelque chose qui relève de la pure croyance est pour moi très problématique.

Les implications sont importantes : en se basant sur le même principe de respect, une mise à mort indolore peut avoir des implications opposées. Si le respect se base sur une âme immortelle, un tel acte peut en effet être jugé non dommageable car celle-ci étant explicitement séparable du corps, elle n’est pas vraiment affectée. En revanche, si on se base sur le respect de la sentience, c’est beaucoup moins évident : si l’on considère, comme je le fais, qu’elle est une propriété émergente de processus biologiques, alors mettre à mort un individu revient à détruire sa sentience. 

Au final, la question me semble être celle de l’opposition dualisme / matérialisme. Le principe de respect que vous évoquez peut avoir des implications très différentes selon lequel de ces points de vue on adopte. Personnellement, j’adopte le second, et ce pour 2 raisons :

  • Bien qu’on n’ait pas (voir qu’on ne puisse pas ?) démontré que toutes nous facultés cognitives sont des propriétés émergentes de processus biologiques, on a pu démontrer qu’au moins certaines le sont. Et surtout, il ne me semble pas qu’on ait jamais démontré l’inverse. Bien qu’il n’y ait pas de preuve absolue, j’ai donc plus de raison de croire à une approche matérialiste.
  • Comme je l’ai montré avant, je pense qu’une vision dualiste amène à considérer comme non dommageables des actes qui seraient considérés comme tel dans une vision matérialiste. Etant donné que je ne peux avoir aucune certitude (bien que j’ai une croyance très marquée) sur laquelle de ces visions est la bonne, je préfère donc appliquer le principe de précaution.

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