@Cyrus (TRoll de DRame). Techniquement, il n’y a pratiquement rien de commun entre Laquerbe, qui s’est contenté de reprendre ce qui était déjà breveté aux Etats en 1885, mélanger de l’argile et du ciment, et ce que nous avons élaboré à Saint-Méen. Résultat au ciment avec le mélange argile de Saint-Jacut + schiste de Saint-Méen : 2000 à 7000 ppm de dilatation à l’eau en essais normalisés du CTTB, alors que la norme est un maximum de 600 ppm.

Pour nous le réactif principal est la chaux, Ca(OH)2 ou CaO. Or c’est un floculant énergique, utilisé dans des chantiers routiers.
Toutefois, pour préserver en partie la plasticité indispensable à l’extrusion — l’usine de Saint-Méen produisait des briques plâtrières, hélas à la dilatation catastrophique— j’ajoutais environ 1 % de soude NaOH. Le pH passait à 14, ce qui accélérait l’attaque des feuillets argileux dans des néoformations. En échange, le traitement thermique devait passer en deux phases, une phase en humidité saturante vers 100°C qui produisait les composés calciques, une phase de déshydration-recristallisation des composés sodiques à 125°C. La caractérisation minéralogique des néoformations est restée incertaine. L’albite détectée était peut-être native dans le schiste de Saint-Méen.

Il en est resté un procédé de test accéléré aux Ponts et Chaussées (article d’André Leroux dans le bulletin du LCPC) : pour apprécier l’aptitude d’un sol à une réaction pouzzolanique à la chaux, accélérer la réaction par 1% de carbonate Na2CO3. Le carbonate est beaucoup moins dangereux pour les opérateurs que la soude caustique. Sa caustification à la chaux est connue depuis l’antiquité égyptienne, l’Ancien Empire et la pyramide de Djézer.

Dans les pays où les sols ferrallitiques et latéritiques existent, le gros problème d’approvisionnement est la chaux calcique : il faut que le gisement de calcaire non dolomitique existe, et que quelqu’un ait investi dans un four à chaux. Or en 1979, aussi bien chaux que ciment étaient importés à Madagascar, qui à l’époque ne produisait rien. Depuis il existe une cimenterie, qui n’est approvisionnée en charbon que par camions. Charbon du Sinaï. Economiquement, Madagascar est un pays à s’arracher les cheveux. Pour l’investisseur, l’étude du marché pour un four à chaux n’est pas enthousiasmante.