@bob de lyon
1. Les nostalgiques de l’Algérie
française et les thuriféraires de la colonisation s’indignent volontiers de
l’attitude de certains Algériens qui, refusant tout enfermement en amnésie,
exigent repentance à défaut d’expiation.
L’antagonisme des souvenirs respectifs traduit simplement une évidence : il n’y
a pas de compatibilité entre la mémoire des colonisateurs et celle des
colonisés.
Pour ces derniers, la guerre de libération ne fut que la poursuite d’un combat
séculaire et, in fine, le seul moyen laissé aux Algériens de
parvenir à une indépendance obstinément refusée.
Les Pieds Noirs ont vécu, de leur côté, les drames d’une guerre cruelle, puis
ceux d’un exode brutal et douloureux. Ils ont abandonné une terre dont ils
étaient persuadés (ou dont on les avait persuadés) qu’elle était la leur pour
l’éternité. Leur installation, nous pourrions même dire leur intégration
dans une « métropole » largement hostile n’a pas été des plus faciles.
On ne saurait leur reprocher d’avoir quelque nostalgie du bonheur perdu ou de
se souvenir de drames personnels et familiaux consécutifs aux attentats.
2.
Les événements de l’histoire sont
toujours ressentis différemment par ceux qui les ont directement vécus et ceux
qui, plus tard, les instrumentalisent en fonction de leur idéologie
personnelle, de leurs intérêts propres, ou des objectifs qu’ils se fixent.
Extrait de « u zinu »
Rubrique « Séquences algériennes »