Sophia Chirikou sait louvoyer et tirer des bords. Vent
arrière, vent debout, marée montante ou descendante, rien ne la rebute et elle
garde son cap, à savoir l’arrivisme. Virée du PS en 2007, elle avait rejoint la
« Gauche moderne », micro-parti tout à droite de la gauche. Le fondateur Jean-Marie Bockel avait accepté la main tendue par Sarkozy et le
poste de secrétaire d’Etat à la Francophonie qui allait avec. Et Chikirou pensait
être investie par la droite aux municipales de 2008. Elle avait expliqué : "je n’adhère pas au programme présidentiel mais
soutiens la volonté de réforme de Nicolas Sarkozy« . Aujourd’hui, elle dit :
»Je n’étais pas encore terminée idéologiquement."
Puis elle a rallié Mélenchon quand il s’est fait jeter du PS
en disant que c’était lui qui partait pour fonder le Parti de Gauche en 2008.
Elle a été son attachée de presse pour la campagne 2012, puis sa conseillère,
cinq ans plus tard. Entre temps, elle a fondé son agence de com, Mediascop.
En 2016, elle est allée aux Etats-Unis pour observer la
campagne à l’investiture démocrate du sénateur américain Bernie Sanders qui n’a
pas été investi, mais elle compte bien appliquer les mêmes recettes, il faut bien rentabiliser le voyage.
Elle s’était essayée au journalisme avant de basculer en
politique, au « Dauphiné Libéré », comme correspondante locale puis
stagiaire : "Mais même à Sciences-Po, mon prof m’a découragée de
poursuivre". Son arrivée à BFMTV va sans doute la réconcilier avec les médias qu’elle avait en point de mire aux universités de La France insoumise de 2017 à Marseille, où elle qui
animait la conférence « Faut-il dégager les médias ? » Et elle
proposait un plan en trois points : 1) dénoncer le "système
médiatique" ; 2) contourner les médias ; 3) non pas les remplacer mais s’y
substituer.
"Attendez, on ne prétend pas remplacer les
médias", avait-elle dit. Forcément, on peut toujours en avoir besoin pour
la gamelle, la preuve.