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"HISTORIC DROUGHTS BEYOND THE MODERN INSTRUMENTAL RECORDS : AN ANALYSIS OF
CASES IN UNITED KINGDOM, FRANCE, RHINE AND SYROS"
Parmi les 9 dates citées sur le Laufenstein, celle de la sécheresse de
1540-1541 mérite une attention particulière parce que la sécheresse
concerna toute la région du Rhin supérieur et fut par conséquent
parfaitement préservée dans la mémoire écrite de l’époque. Pour les
climatologistes, l’été 1540 fut l’un des plus chauds et des plus secs de
l’histoire de l’Europe centrale. Depuis la mi-mars jusqu’à la fin
septembre 1540, on suppose qu’un anticyclone a bloqué le centre de
l’Europe. Pendant l’hiver 1541, le niveau du lac de Constance était si
bas que la ville de Constance put entreprendre la construction de
nouvelles fortifications.
En Alsace, et dans le canton de Bâle, juin 1540 fut sec, et juillet
encore plus au point que les pénuries d’eau devinrent générales en ville
et dans la contrée. Dans leurs chroniques et journaux, les bourgeois de
Bâle et de Strasbourg décrivent comment les jarres d’eau se vendaient au
même prix que celles de vin. En août, la faim s’ajouta à la soif parce
que les moulins sur le Rhin et ses affluents ne pouvaient plus moudre
faute d’eau.
Dans la campagne autour de Thann et de Guebwiller, les fruits séchèrent
sur les arbres et les chroniques religieuses de Colmar, Guebwiller et
Thann parlent toute de pommes, de poires et de noix tombant des arbres.
Le raisin ne fut pas épargné non plus parce que les vignes séchèrent sans
donner de fruits. Plus grave encore dans cette région boisée, les feux de
forêt se multiplièrent et les archives parlent même de forêts qui se
seraient enflammées spontanément. Et, plaie ultime directement connectée
à la sécheresse, la peste réapparu et se répandit rapidement dans les
villes de Bâle, Mulhouse et Colmar.