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BA 31 juillet 2019 12:55

Mercredi 31 juillet 2019 :


Records de chaleur et incendies sans précédent en Arctique émettent des millions de tonnes de CO2.


Alors que les régions du cercle polaire arctique connaissent des records de chaleur, un nombre exceptionnel d’importants feux de forêt fait rage dans le cercle arctique depuis le mois de juin, entraînant le rejet de millions de tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.


Traditionnellement, la saison des incendies de forêt boréale s’étend de mai à octobre, avec un pic d’activité entre juillet et août. Depuis début juin, le Copernicus Atmosphere Monitoring Service (CAMS), mis en œuvre par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMMT) pour le compte de l’Union européenne, suit les émissions et l’activité de plus de 100 feux de forêt qui se sont déclarés dans le cercle polaire arctique dans la République de Sakha en Sibérie et en Alaska.


En se basant sur 17 années d’observation, il apparait que ces feux de forêt sont d’une ampleur et d’une durée sans précédentpour le mois de juin pour la région. Les incendies en Sibérie et en Alberta au Canada ont été les plus importants jusqu’ici cette année. En mai, on estime que l’incendie Chuckegg Creek a touché plus de 300 000 hectares.


Au 9 juillet 2019, il y avait 38 grands incendies en Alaska. Selon le National Interagency Fire Center américain, ils avaient brûlé un total de 282 000 hectares, c’est plus de la moitié de la superficie totale brûlée aux États-Unis en 2019. Le plus grand incendie d’Alaska, Hess Creek, brûlait dans des forêts d’épinettes noires et de feuillus mélangés (bouleaux, trembles et épinettes blanches) au nord de Fairbanks. Au 9 juillet, il avait carbonisé 69 847 hectares, ce qui en faisait le plus gros incendie aux États-Unis en 2019, explique la NASA.


Même le Groenland n’est pas épargné puisqu’un incendie s’est déclaré sur la côte ouest de l’île le 10 juillet 2019, à Queqqata Kommunia, à environ 18 kilomètres au nord-ouest de Sarfannguit et juste à l’est de Sisimiut. Le feu consume une zone constituée de marécages et de broussailles.


En Russie, les satellites ont observé d’épaisses couches de fumée émanant de dizaines de grands incendies dans le centre-nord de la Russie début juillet 2019. Les incendies se situaient dans une partie reculée du territoire de Krasnoyarsk, au nord de la rivière Angara et de Boguchany. Selon les informations communiquées par l’agence de presse TASS, des incendies à Krasnoyarsk brûlaient activement sur plus de 64 000 hectares au 10 juillet.


Au 27 juillet, plus de deux millions d’hectares étaient en feu en Sibérie. Les régions les plus touchées sont Krasnoyarsk, Yakoutie et Irkoutsk. Ces incendies massifs facilitent la fonte du pergélisol.


Des millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère


De plus, au cours des quatorze premiers jours de juillet, les incendies dans le cercle polaire arctique ont déjà émis dans l’atmosphère environ 31 mégatonnes de CO2 pour un total de 100 millions de tonnes de CO2 depuis juin 2019 , c’est l’équivalent des émissions de la Belgique pour l’année 2017  !


En plus de la destruction et des risques d’incendie de forêt, la fumée pose un risque grave pour la santé non seulement à proximité, mais aussi à distance, en raison de son expansion à grande distance par le vent sur des centaines ou des milliers de kilomètres. En effet, au cours d’événements passés au Canada, le CAMS a détecté la fumée sur l’Europe qui traversait l’océan Atlantique pour se rendre en Europe en quelques jours seulement.


« Nous surveillons de près l’intensité des incendies et la fumée qu’ils dégagent, explique Mark Parrington, chercheur senior au Copernicus Atmosphere Monitoring Service. Nous savons que les températures dans l’Arctique ont augmenté à un rythme plus rapide que la moyenne mondiale, et que des conditions plus chaudes et plus sèches seront propices à la croissance des incendies lorsqu’ils auront commencé.


Les données du Global Fire Assimilation System montrent que les feux dans le cercle polaire arctique se produisent généralement en juillet et en août, il a donc été inhabituel de voir des feux de cette ampleur et de cette durée en juin. Notre surveillance est importante pour sensibiliser l’opinion publique aux impacts à plus grande échelle des feux de forêt et des émissions de fumée, ce qui peut aider les organisations, les entreprises et les particuliers à prévoir les effets de la pollution atmosphérique. »


Records de chaleur en Arctique


Depuis juin 2019, l’Alaska connaît une vague de chaleur exceptionnelle et de nombreux records battus. Dans certaines parties de l’Alaska, les températures ont dépassé les 30 °C ! Anchorage, Kenai et King Salmon ont battu des records historiques le 4 juillet 2019.


Même à l’ouest du Groenland, les températures avoisinent les 20 °C, alors que le maximum normal est plutôt de 10 °C.


A ce titre, dimanche 14 juillet 2019 à Alert, une base militaire proche du pôle nord, un record absolu de température a été battu avec + 21 °C, c’est six fois plus que la moyenne au mois de juillet et une première mondiale pour une latitude aussi élevée.


« C’est assez phénoménal comme statistique, c’est un exemple parmi des centaines et des centaines d’autres des records établis par le réchauffement climatique », a souligné Armel Castellan, météorologue au ministère canadien de l’Environnement.


Rappelons que le mois de juin 2019 a été le mois de juin le plus chaud jamais enregistré sur Terre.


De plus en plus d’incendies dans le monde


La fréquence des feux de forêt de haute intensité a augmenté, en partie à cause des conditions météorologiques extrêmes causées par les changements climatiques, les conditions chaudes et sèches étant l’un des facteurs de risque les plus importants.


De plus, les feux de forêt sont responsables d’une pollution atmosphérique beaucoup plus importante que les émissions industrielles, car ils produisent une association de particules, de monoxyde de carbone et d’autres polluants.


Enfin, les incendies de forêt dans l’Arctique sont particulièrement inquiétants, car les particules risquent davantage de se déposer sur les zones glacées. Cela assombrit la glace et réduit l’albédo : la lumière du soleil est alors absorbée plutôt que réfléchie, une boucle de rétroaction positive qui pourrait exacerber le réchauffement climatique.


https://www.notre-planete.info/actualites/3041-incendies-forets-records-arctique


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