Désolé mais Julian Alaphilippe ne gagnera jamais le Tour de France ... C’est un puncheur pas un grimpeur, le parcours 2019 lui allait comme un gant et il a fini 5e dans un contexte où rappelons le tout de même, le Kenyan Blanc Chris Froome (quadruple vainqueur et 3e en 2018) était forfait sur blessure ainsi que Tom Dumoulin (2e en 2018) tout comme Roglic (4e en 2018), Lopez et Carapaz (priorité au Giro pour ces 3 là), le Requin de Messine Vincenzo Nibali ne jouait pas le général, et plusieurs coureurs d’envergure valant un top 10 se sont fourvoyés dans les grandes largeurs : Dan Martin, Adam Yates (Adam étant leader tandis que son frère jumeau Simon était électron libre), Fabio Aru, Nairo Quintana, Rigoberto Uran, Alejandro Valverde (qui fait ses 39 ans et/ou victime de la fameuse malédiction du maillot irisé) ou encore Richie Porte.
Et che Quick Step, ce vieux sorcier du cyclisme qu’est Patrick Lefévère va logiquement construire l’avenir (pour les grands Tours) autour du jeune prodige belge de 19 ans Remco Evenepoel vainqueur coup sur coup de la Clasica San Sebastian et du Championnat d’Europe du CLM.
Thibaut Pinot malgré son talent et son déclic mental depuis le dernier Tour de Lombardie est trop fragile physiquement avec cette blessure en 3e semaine qui rappelle son abandon au Giro 2018. Sans sa blessure il aurait sans doute fait un podium, après dans quel ordre face au tandem Bernal / Thomas d’Ineos, difficile à dire ...
Quant à Romain Bardet, il fait la même erreur qu’Ullrich à l’époque de Lance Armstrong, une fixette sur la Grande Boucle au lieu d’aller voir sur le Giro ou la Vuelta s’il peut déjà gagner contre des coureurs comme Quintana, Valverde, Uran, Lopez, Carapaz, Buchman, les frères Yates, Porte, Aru, Kruijswijk, Mas, Soler ou Nibali par exemple ...
Ensuite, fort d’un mental de potentiel vainqueur du Giro ou de la Vuelta en 2020-2021, le coureur auvergnat pourra revenir se frotter à des stars comme Egan Bernal, Tom Dumoulin, Chris Froome, Geraint Thomas et Primoz Roglic, voire Remco Evenepoel vu sa fulgurante vitesse de progression ...
Depuis Hinault et Fignon, la France n’a jamais eu de crack pour les grandes courses par étapes sur 3 semaines, ceux dont on sait clairement de suite à leur première participation à la grand-messe de thermidor qu’ils vont gagner le Tour : Greg LeMond (3e en 1984 comme équipier de Laurent Fignon chez Renault), Marco Pantani (3e en 1994 comme joker de Claudio Chiappucci chez Carrera, El Diablo abandonnant en cours d’épreuve), Jan Ullrich (2e en 1996 comme porteur d’eau de Bjarne Riis chez Deutsche Telekom), Andy Schleck (11e en 2008 comme équipier de Sastre et de son frère aîné Frank chez CSC Saxo Bank), Egan Bernal (15e en 2018 comme équipier de Geraint Thomas et Froome chez Team Sky) ...
Que ce soit Marie, Mottet, Leblanc, L. Jalabert, Virenque, Moreau, Brochard, Chavanel, Voeckler, Moncoutié, Casar, aucun n’avait le coffre pour gagner le Tour, sauf éventuellement un Jeff Bernard piégé un jour de 1987 dans le Vercors après son monumental exploit sur les pentes rocailleuses du Mont Ventoux. 3e au final derrière Roche et Delgado après avoir gagné le chrono final à Dijon Prenois, le dernier gagné par un Français sur le Tour avant la victoire d’Alaphilippe à Pau le 19 juillet dernier justement ...
Exception faite de Fignon le Parisien, les stars du cyclisme français venaient du monde rural, de plus en plus délaissé démographiquement, comme le montre la diagonale du vide et la crise des gilets jaunes ...
Robic, Bobet (Saint-Méen-le-Grand) et Hinault (Yffiniac) de Bretagne, Darrigade (Dax) des Landes, Stablinski du Nord, Anquetil (Rouen) de Normandie, Poulidor (Saint-Léonard-de-Noblat) et Leblanc du Limousin, Pingeon du Bugey, Aimar (Toulon) et Virenque (La Londe les Maures) du Var, Thévenet de Bourgogne, Jalabert (Mazamet) du Tarn, Vietto (Cannes) des Alpes Maritimes ...
Les gamins rêvent désormais de football, de basket, de rugby, de handball voire de tennis, moins de cyclisme sur route et c’est ainsi, la petite reine attirant sans doute encore moins depuis le scandale Festina de 1998 qui a ouvert les yeux sur une course qui reste tout de même un patrimoine national permettant de montrer la beauté du pays et le courage de forçats de la route dont le nom des plus prestigieux est peint sur l’asphalte des routes de France et de Navarre ...
Par contre il faut espérer en Julian Alaphilippe pour le Mondial dans le Yorkshire, pour les Jeux Olympiques de Tokyo, pour tout un tas de classiques (Flèche Wallonne mais aussi le Ronde qui sera son grand objectif du printemps 2020), ainsi que pour Thibaut Pinot et Romain Bardet sur des courses de puncheurs comme Liège, l’Amstel ou la Lombardie ...
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