Un autre discours de Séguin est celui qu’il a prononcé à la
mort de Bérégovoy. Ce morceau de bravoure en dit long sur le personnage. Sa
maitrise de la rhétorique lui permettait d’emballer tout est son contraire dans
le même papier alu et d’entrainer derrière lui les esprits fragiles, plus
nombreux qu’on ne croit à l’assemblée nationale. Dans le cas présent, alors qu’il
s’agissait d’un truc glauque qui faisait peur, il a « rassemblé »
derrière son étendard de chevalier blanc tous les pleutres qui avaient soudain
besoin d’un père.
Séguin était un pur produit de la mécanique d’état mise en
place à la libération, un carriériste opportuniste qui a utilisé l’ascenseur
social public pour gravir les échelons sans sortir du moule de l’état,
centralisé, décentralisé, concentré et déconcentré, passant du statut de fonctionnai
à celui d’élu et utilisant toutes les ficelles du favoritisme électoral pour
consolider sa position, à commencer par le parachutage dans les Vosges où la
vie politique est passée du népotisme médiéval au clientélisme moderne.
C’était avant tout un virtuose de l’arrivisme opportuniste,
imbu d’un idéologie laïque qui n’avait rien à envier aux sommets atteints par
les jésuites en matière de duplicité.
Carrière administrative
1968 : chef de la circonscription administrative des Îles du
Vent, par intérim
1970 : auditeur de deuxième classe à la Cour des comptes
1970-1971 : chargé de mission auprès du recteur de
l’académie de Nice et chef de la division de la scolarité
1971 : auditeur de première classe à la Cour des comptes
1972-1973 : chargé de mission auprès du Premier président de
la Cour des comptes
1973-1974 : chargé de mission au secrétariat général de la
présidence de la République
1974-1975 : adjoint au directeur de l’éducation physique et
des sports
1975 : réintégré dans les cadres de la Cour des comptes
1977 : conseiller référendaire de deuxième classe à la Cour
des comptes
1977 : directeur de cabinet du secrétaire d’État, chargé des
relations avec le Parlement (avril-septembre)
1977-1978 : chargé de mission au cabinet de Raymond Barre,
Premier ministre
1999-2002 : professeur invité à l’université du Québec à
Montréal (Canada) et en résidence à la Chaire Raoul-Dandurand en études
stratégiques et diplomatiques, il a reçu un doctorat honoris causa de l’UQAM49
2002 : réintégré dans les cadres de la Cour des comptes
2002, 2005 : délégué du Gouvernement français au conseil
d’administration du Bureau international du travail (BIT)
2003 : conseiller maître à la Cour des comptes
2004, 2005 : président du conseil d’administration du bureau
de l’Organisation internationale du travail (OIT)
2004-2010 : Premier président de la Cour des comptes
Membre du conseil d’administration de l’Institut de
relations internationales et stratégiques
Président du conseil d’administration de l’Institut d’études
politiques d’Aix-en-Provence
Président de la commission nationale tripartite à la
Fédération française de football
Président de Grands Stades Euro 2016
2008-2010 : président de l’Association de préfiguration de
la Fondation du football (APFF)50
Mandats et fonctions politiques
3 avril 1978-1er avril 1986-23 juin 1988-18 juin 2002 :
député de la 1re circonscription des Vosges
1979-1986 : membre du conseil régional de Lorraine
(vice-président de 1979 à 1983)
2 juillet 1981-1er avril 1986 : vice-président de
l’Assemblée nationale
mars 1983-novembre 1997 : maire d’Épinal (Vosges)
1984-1986 : secrétaire national du RPR, chargé de la
décentralisation
20 mars 1986-10 mai 1988 : ministre des Affaires sociales et
de l’Emploi
2 avril 1993-21 avril 1997 : président de l’Assemblée
nationale
6 juillet 1997-16 avril 1999 : président du RPR
21 mars 2001-11 octobre 2002 : président du groupe RPR au
conseil de Paris
Alors, son discours sur l’Europe…