Des nouvelles du front !
"... Chose impensable il y a peu, les soldats américains sont en contact
avec leur homologues syriens pour que la passation des bases, notamment
à Manbij, se déroule sans anicroche ! McCain doit se retourner dans sa
tombe... Les habituels trolls pro-turcs, l’Observatoire Syrien des
Droits de l’Homme par exemple, ont bien tenté de semer la zizanie en
inventant des bombardements de l’USAF sur les convois syriens
mais l’intox a fait flop.
Concrètement, sur le terrain, où en sommes-nous ? La situation varie d’heure en heure mais on peut établir les faits suivants :
- L’armée syrienne est déjà déployée à Manbij, notamment autour de la ville même pour décourager toute incursion turco-barbue.
- L’armée syrienne devrait arriver sous peu à Kobané, scellant définitivement l’Ouest du Rojava (en violet sur la carte).
- L’accord trouvé entre Damas et les Kurdes porte sur tout le Rojava. La frontière sera aux mains de l’armée syrienne. Si le déploiement prendra un peu de temps, il se fait en coordination avec les forces américaines (!)
- L’armée investit également la région de Taqba, où elle avait connu un terrible revers face à Daech en 2016...
- ... et s’apprête à entrer à Raqqa, l’ancienne capitale califale. Tout un symbole.
- Présente depuis des années dans les poches d’Hassaké et Qamishli, elle s’y déploie, prend possession des check points et des bâtiments officiels.
Dans ces deux dernières villes, la
nouvelle a été accueillie avec joie par les loyalistes mais aussi,
partiellement, par les Kurdes qui voient avec soulagement arriver une
force d’interposition les protégeant d’un massacre annoncé. Assad est un moindre mal, entend-on souvent, d’autant plus que le patronnage russe inspire confiance.
Face à la menace turque, les Kurdes ont,
semble-t-il, capitulé complètement leurs rêves d’autonomie. Si tout se
passe par la suite comme prévu (méfiance tout de même), Damas vient
théoriquement de récupérer en quelques heures un quart de son territoire
! On aurait le vertige pour moins que ça...
En sus d’Erdogan, qui voit s’effondrer
ses folles espérances néo-ottomanes, un autre dirigeant de la région a
dû passer une bien mauvaise nuit : Bibi la Terreur. L’arc chiite, cause indépassable
de la guerre qui ensanglante la Syrie depuis 2011, est sur le point
d’être reconstitué en un claquement de doigt. Les Iraniens sont pliés de
rire.
Reste à voir comment se déroulera la
prise de contact entre les Turcs et leurs proxies barbus d’un côté,
l’armée syrienne de l’autre. Si certains
sont optimistes et pensent qu’un accord est en train d’être concocté
par le Kremlin pour éviter un choc trop brutal, d’autres éléments
laissent penser le contraire. Sur les réseaux sociaux (ça vaut ce que ça
vaut), les appels se multiplient pour « repousser l’envahisseur turc » et
lui faire repasser la frontière, libérant au passage les zones
récemment conquises par Ankara. Un bombardement
aérien aurait déjà eu lieu sur une colonne pro-turque, faisant pas mal
de dégâts. On imagine que l’avion n’était ni américain ni russe..."