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Olivier MONTULET Olivier MONTULET 7 novembre 2019 18:05

"Le nationalisme m’est [...] très étranger. Il se fonde sur des erreurs doctrinales majeures. Tous les états contemporains ou presque se soumettent à ces trois religions séculières que constituent les idéologies suivantes : libéralisme, socialisme, nationalisme. Elles découlent de la modernité philosophique. En effet, elles prônent chacune à leur manière l’avènement d’une cité d’hommes tournés et centrés exclusivement sur eux ou l’État. [...]

Avant tout, je m’oppose à l’idée que « le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation ». Je combats également la thèse expliquant que « tous les pouvoirs émanent de la nation »."

Sans partager ses motivations argumentaire,je fait mienne cette assertion de Franck ABED.

Pour moi nationalisme et nation défient la liberté, la fraternité et l’égalité. Car elles distinguent, en droit, les individus en dehors de la nation (un groupe arbitraire) de ceux en dedans. Mais aussi elles oblitèrent le pouvoir du citoyen en l’attribuant à la nation y compris en démocratie qui légitimiste la délégation de pouvoir par une institution nationale que sont l’élection et ses modalités. L’étranger, celui qui en dehors de la nation est de facto un danger, un concurrent, un ennemi potentiel dont-il faut se méfier, se préserver.

Le concept de nation, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est récent et date du XIXe siècle, époque des unifications (Allemagne, Italie,..), uniformisation (France...), limitation (Pays-Bas, Espagne...) ou imposition (Belgique état tampon par imposition externe, Grande-Bretagne agrégation interne) de territoires et la fixations de limites à ces territoires, les frontières, à la suite de guerres de territoires violentes. C’est pour justifier ces territoires que simultanément ont été mis en place des romans nationaux rapportant une histoire falsifiée pour les glorifier et légitimer

Partout, les nations et les états qui en découlent ont toujours été arbitrairement, comme leurs institutions, imposés aux peuples (les administrés) par des gens de pouvoirs pour assoir leurs pouvoirs. Seul le mode de validation (légitimation) de cette usurpation de pouvoir a changé de modalités passant d’une légitimité de droit divin en une légitimité des urnes. C’est d’ailleurs cette légitimité ou plutôt ce mode de légitimation qui est remis en cause aujourd’hui.

L’avancée des révolutions des XVIII et XIXe siècle est d’avoir apporté ce qu’on appelle la démocratie en ce qui la défini c’est à dire les principes de liberté, fraternité, égalité et laïcité ainsi que la Chartes Des droits de l’Homme qui fixe ces principes Quatre principes toujours interprétés, instrumentés et utilisés, avec plus ou moins d’autoritarisme et de mauvaise foi, par les dominants détenant le pouvoir (la fraternité, par exemple, a été réduite à la solidarité et même cette solidarité est de plus en plus remise en cause). Quant au libéralisme, tant au niveau idéologique que politique et économique, il a réduit ces quatre principes à la libre compétition de tous contre tous, le pouvoir de l’état étant réduit à imposer des arbitrages et surtout à maintenir l’ordre établi (l’état n’est effectivement plus qu’un policier. Le néo-libéralisme a, au surplus, délégitimer la suprématie des assemblées législatives et l’indépendance de la justice pour les subordonner à l’exécutif cela au nom de l’efficacité et du « réalisme » (réalisme par nature toujours réactionnaire et conservateur).
La démocratie est par essence "le débat" mais même ce débat libre et tolérant est aujourd’hui de plus en plus mis à mal par des limitations du droit d’expression, de la laïcité, de la légitimité législative, la délégation de pouvoir vers des institutions supranationale guère démocratiques et vers des entreprises privées au nom du néologisme « l’efficience » ou la délégitimation des contre-pouvoirs ainsi que la monopolisation du débat public pour en faire un mode de légitimations idéologiques (notamment de l’économie libérale et de l’écologisme réchauffiste). Le débat est aussi aujourd’hui escroqué par la formule « on n’a pas le choix », formule anti-politique qui justifie que les politiciens subordonnent leur pouvoir et abandonne la politique à l’idéologie économique libérale présentée nom de droit divin mais « naturel » (c’est à dire irrévocable car anthropologique et indépassable). Cet abandon et cette subordination interdit de facto tout débat sur les choix économiques et tous ceux qui selon l’idéologie libérale (et surtout l’intérêt des dominants) en découlent.

N.B.
Les détenteurs du Pouvoirs et les Dominants sont tout comme les assujettis, administrés, dominés et autre sujets « victimes » de leur position sociale. Mais ils en sont les bénéficiaires. Ils vivent, de fait, cloitrés dans l’idéologie et les points de vues de leur caste et presque toujours ils agissent de bonne fois ne pensant même pas nuire, du moins globalement, à autrui. Ils sont de simple croyants, souvent, simplement dociles à leur foi. De leur position sociale, sans un effort difficile à consentir, ils sont incapable d’accéder au vécu et la réalité des dominés. Cela n’exclut pas la présence de nombreux sociopathes et psychopathes parmi eux, ceux-ci étant particulièrement doué et très bien équipés pour d’oblitéré tout impact affectif sur eux et leurs actions, pour assumer des postes de pouvoir et de domination.


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