Je suis loin
de partager votre optimisme. Je suis sûr que ceux qui détiennent les clefs du
pouvoir, le pouvoir économique dans l’ordre néolibéral et le contrôle des
courroies de transmission qui en permettent le fonctionnement et la préservation réfléchissent activement à
comment garder le contrôle et encore le renforcer au-delà des incertitudes du
présent et de la contrainte du pilotage à courte vue imposée par la situation. Une
nouvelle mise en pratique d’une forme de stratégie du choc si propice à légitimer d’autres formes et pratiques de
pouvoir à des populations désorientées et apeurées en escamotant le fait qu’ils
sont les principaux responsables du désordre. Quitte à sacrifier quelques-uns
de leurs pions pour faire diversion et dégager une sortie.
Nationaliser
non pour un pilotage souverain pour parler vite mais pour en fait socialiser
les pertes, les coûts, la charge des investissements tout en préservant le
poids et la capacité stratégique des grands détenteurs de capitaux. Tout le vocabulaire
et les techniques financières existent déjà. Vous aurez remarqué que nationaliser
et préserver le poids et la capacité stratégique des grands détenteurs de
capitaux privés sont des notions antinomiques sur le plan sémantique sauf dans le nouveau monde déjà bien ancien si
on se réfère aux pratiques du FMI par exemple.
L’urgence brandie
d’une Europe vraiment fédérale au constat des errements des uns et des autres afin d’améliorer sa capacité de réaction, de décision,
sa cohérence dans la gouvernance de ses habitants en dissolvant un peu plus les
parts de souverainetés résiduelles encore concédées à ceux qui croient toujours
appartenir à des nations et des peuples s’imaginant
les héritiers et les acteurs d’une histoire
collective. Franchement comment ne pas être tenté et loupé l’occasion. En citant l’éditorialiste-prêcheur de France Inter puis député européen Bernard Guetta « la solution aux difficultés de l’Europe, encore plus d’Europe », on peut déjà présumer de la musique de fond en attendant le livret.
Reste les
réactions de ceux dont le travail et le
consentement garantissent et rendent
possibles la satisfaction et l’équilibrage d’intérêts qui devraient être réciproques
.À qui on pourrait expliquer que quand la nature avec sa part d’imprévisibilité
s’en mêle, cela montre que la vie des sociétés est difficile et incertaine , combien
il est important d’être unis , tous ensemble bien sûr solidaires, à la hauteur,
pour comprendre et soutenir la clairvoyance de ceux qui vont tous nous sortir
de là.
Est-ce que cela va marcher encore cette
fois-ci ?
Je ne sais pas. Je sais que vous
pouvez compter sur la détermination sans faille de ceux évoqués en tête de réponse qui non sans règlements de
compte féroces entre eux savent aux moments cruciaux trouver la martingale qui
sauve la mise comme on l’a vu plus d’une fois.
Pas plus que La Fontaine, je ne crois
que le renard pense avant tout au bien-être des poules et nous savons qu’il est
plein de ressources et de ruses.
Clin d’œil. Pour le renard, nous
sommes des poules. Sommes-nous vraiment des poules ?