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Renaud Bouchard Renaud Bouchard 9 mai 2020 18:45

@njama
Je remets l’ensemble de vos informations en perspective (celles que vous donnez en contribution à ce billet comme celles fournies à l’appui du précédent).
L’ensemble est solide et argumenté.
Il mériterait une étude plus poussée à laquelle certains de nos lecteurs pourraient eux aussi contribuer utilement.
Le sujet en vaut la peine comme le montrent certaines études que j’ai déjà parcourues. Je pense à Fanny Vincent, sociologue, co-auteur du très bon livre intitulé La casse du siècle - A propos des réformes de l’hôpital public, dans laquelle elle montre comment les politiques libérales successives, en particulier depuis les années 2000, portent une lourde responsabilité.

cf. source ci-après ;
https://www.lesinrocks.com/2020/03/18/actualite/societe/coronavirus-comment-les-reformes-liberales-ont-casse-le-service-public-hospitalier/ et https://www.monde-diplomatique.fr/2010/11/GERVAIS/19825. cf. aussi J. Gadrey in https://www.politis.fr/articles/2020/04/les-trente-desastreuses-de-lhopital-public-41661/

F. Vincent, précitée, explique (ce que nous savons déjà) que "Les politiques de “rationalisation de l’offre de soins”, comme elles se sont appelées, ont entraîné la fermeture de nombreux hôpitaux et services, dont des services de réanimation dans des petits hôpitaux par exemple, si sensibles aujourd’hui. Rien que sur les treize dernières années, entre 2003 et 2016, 13 % des lits d’hospitalisation à temps plein (c’est-à-dire accueillant des patients plus de 24h) ont été supprimés, soit 64 000 [69 000 lits d’hospitalisation complète entre 2003 et 2017, comme le rappelle ce papier de LCI, ], alors que, parallèlement, les besoins de santé de la population n’ont fait qu’augmenter. Cela contribue à l’engorgement et à la saturation des hôpitaux.

Par ailleurs, les soignants réclament des moyens supplémentaires
-  humains, matériels et financiers - pour faire leur travail correctement depuis des décennies, et nous vivions encore, ces derniers jours, l’un des plus importants mouvement social de l’histoire de l’hôpital public. Les mesures concédées par le gouvernement à la grève des soignants n’ont absolument pas répondu à l’ampleur de la situation de l’hôpital et à la nécessité d’un investissement massif et immédiat. On a continué à lire les problèmes quasiment uniquement en termes de manque d’organisation. Les patients le paient aujourd’hui avec cette épidémie, tandis que les soignants, déjà à bout, sont, eux, appelés à faire toujours plus d’heures supplémentaires."

“Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché”, a déclaré Emmanuel Macron le 12 mars, ajoutant que “la santé n’a pas de prix”.Est-ce un tournant qui augure un vrai changement de paradigme pour l’avenir de l’hôpital public  ?demande-t-on à l’auteur précité dans le même article.

"Nous verrons, dit-elle. Cela impliquerait une profonde rupture idéologique avec les réformes néolibérales qu’il a menées jusqu’alors. E. Macron n’a fait montre d’aucune volonté d’extraire la santé des lois du marché et de protéger l’Etat-providence, bien au contraire. Mais (il) est intéressant d’observer comme ces moments de crise semblent révéler pour les gouvernements l’importance de disposer de services publics forts et efficaces, c’est-à-dire correctement financés. C’est le cas pour les hôpitaux, on le voit, mais c’est aussi le cas pour la recherche par exemple  : il faut du temps, de l’autonomie pour les chercheurs, et des moyens humains et financiers pérennes pour produire les connaissances qui seront si précieuses lors de ces périodes de crise sanitaire, économique et sociale."

Je crois surtout que non seulement nos dirigeants politiques (et leurs commanditaires financiers et industriels) ne bougeront pas d’un ἰῶτα

, sûrs d’avoir agi comme ils le devaient, mais que, peut-être poussés par la nécessité de « faire malgré tout quelque chose » et de donner le change à une population européenne « secouée », apeurée et « mûre pour la suite », ils ne feront que replâtrer le système hospitalier à moins (hypothèse envisageable) qu’ils ne voient aussi l’opportunité d’une exceptionnelle source de profit qu’appellerait une réforme médicale guidée par des intérêts financiers (nouveaux médicaments, nouveaux vaccins, nouvelles structures médicales telles que matériels, machines, bâtiments etc.)

Nul doute, je suis très confiant sur ce point, que nous pourrons tout reconstruire de manière efficace, harmonieuse en prenant en compte l’intérêt comme le bien commun, mais il faudra préalablement capturer, juger, châtier et éliminer une sacrée chaîne de commandement...avec de véritables criminels à tous les niveaux.

Cordialement,

Renaud Bouchard


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