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Nycolas 23 mai 2020 13:55

L’hygiénisme, comme la mysophobie, n’existe pas que dans l’univers médical techniciste que nous connaissons. En tant que naturopathe, je suis souvent consterné de cette dérive « puritaine » dans le milieu des médecines naturelles. Que des naturopathes et autres praticiens naturels soient atteints à la marge par cette préoccupation est parfaitement normal, sinon que seraient-ils allés faire dans ces métiers ? Le problème étant qu’ils ont tendance à contaminer beaucoup de gens, en toute bonne foi et en toute bonne conscience à cette maladie de l’esprit.

On ne peut être touché par le virus de la pureté sans conséquences. Certes, quelques unes de ces personnes vivront peut-être quelques années de plus que les autres s’ils appliquent efficacement certains principes, mais que vaut cette vie d’austérité, pouvant aller jusqu’à une attention de tous les instants à ce que l’on mange, fait, ou même pense ? On en devient obsédé, hypocondriaque, psychorigide, et même stérile d’un certain point de vue. Comme l’hygiénisme moderne se fonde sur l’asepsie, une certaine asepsie finit par toucher des esprits engoncés dans des principes de vie et nutritionnels qui finissent par tout régir. C’est flagrant lorsque j’entends parler la plupart des naturopathes mettant en avant le besoin d’attention dans tous les domaines de la vie, tout ça pour gagner quelques années de vie en « bonne santé ». Certains disent aussi, dans ce milieu, que l’objectif est de « mourir en bonne santé ». On ne saurait trouver idée plus absurde, la mort étant toujours l’effet d’une pathologie ou d’un dysfonctionnement, qu’on peut seulement espérer différer ou amoindrir. Les seules personnes qui meurent « en bonne santé » sont les victimes d’accidents brutaux...

Pour moi, cette pensée hygiéniste, qui prend divers aspects, divers visages, et se manifestent dans différents milieux est en effet la résultante non pas d’une pensée saine, mais d’une pensée avant tout mue par l’angoisse, la crainte de la souffrance, ou un besoin de pureté qui trahit forcément autre chose. Prendre ça comme exemple, comme modèle de vie n’est pas sans risques... Ce mode de pensée austère, sans fantaisie, va à l’encontre de la créativité... C’est un choix, pas l’unique façon de construire une vie.


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