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Étirév 3 juillet 2020 13:55

Les Fées, les druides et la langue déformée

Après le déluge de Ram, Les Druides jusque-là fidèles à la science sacrée, se divisèrent. Les vrais initiés continuèrent à servir la sainte cause, mais les esprits faibles se laissèrent entraîner dans la voie de la révolte et s’affranchirent peu à peu de la direction féminine.

Chaque manifestation féminine est toujours suivie d’une manifestation masculine.

Les femmes viennent d’instituer le culte de l’Esprit, les hommes vont instituer le culte de la Force.

Les Druides vont changer la science. Celle qu’ils vont faire sera l’expression de l’orgueil masculin.

La fatuité fait reconnaître le Druide, qui ne comprend plus la pensée abstraite, mais fait des grammaires, pose des règles de langage, défait la langue primitive et prétend imposer ses réformes et ses lois absurdes.

Le déluge de Ram avait fait régner la grande nuit sur la pensée humaine, la grande rébellion avait tout changé, la langue comme les idées.

La Femme était obligée de se taire, terrorisée. C’étaient les hommes qui exprimaient leurs sentiments et ils étaient mauvais.

D’abord, ils verront dans la Fée (Fata) le Fatum, c’est-à-dire le destin qu’il faut subir. Ce n’est plus une chose qui est désirée c’est une chose imposée et qui cause une fatigue, Fatigo, en même temps que Fastico qui désigne l’homme fatigué, épuisé. Donc il rend la Fée responsable de ses fatigues, alors qu’elle ne s’est adressée qu’à son esprit. Mais son enseignement, dont on ne veut plus, est représenté maintenant comme une chose magique, Fascino, qui consiste à faire des charmes, à jeter des sorts pour nuire aux hommes, et le mot Fascinum va signifier charme, maléfice. Tout cela servira d’excuse à l’homme fatigué, pour exprimer son dégoût, son dédain, son mépris, Fastidio, et le mot Fastiditus va signifier « rejeté », « méprisé », « dédaigné ». Tout cela va se traduire en lui par de l’aversion, de l’orgueil, de la morgue, de l’arrogance, Fastidium, et alors le mot tant respecté, tant exalté, va devenir un terme de mépris. La pauvre Faée va devenir Fæcis, Fæx, mots qui signifieront lie, bourbe, vase, dépôt, résidu !... Fæx populi : la lie du peuple, la plus vile populace.

Mais comme, malgré tout, les mots gardent leur prestige, des hommes imiteront les anciennes Fées, ce qui les fera accuser de sottise : Fatuitas. En effet, quand la Fata est masculinisée, elle n’est plus que le Fat, et Fatuus désignera l’insensé, le sot, l’impertinent, le fou, le bouffon.

Puis viendront ceux qui feront la langue pendant l’époque de la mythologie, et pour eux Fatua deviendra l’épouse de Faunus.

Nous venons de voir comment l’évolution du mot donne la clef de l’évolution des idées, et comme ce système de psychologie éclaire l’histoire de la formation des langues.

Nous n’avons considéré le mot Faée (Fée) que dans ses altérations latines. Nous avons aussi à le considérer dans ses altérations grecques.

La première chose à considérer, c’est le changement d’orthographe qui résulte de la prononciation des lettres grecques. En effet, ici l’F va se changer en Ph. Ainsi la Fée va devenir Phæthusa, mais on lui donnera un frère Phaéton, fils du soleil, qui sera lui-même Phœbus, et de là viendra le mot Phara, d’où Phare.

Il ne faut pas oublier que le Grec est le plus grand orgueilleux et le plus grand masculiniste du passé.

Les Celtes écrivent avec les mêmes caractères que les Grecs, mais ceux-ci ont défiguré la langue ; ils ignoraient l’idiome celte, dont le leur tirait cependant son origine.

Les Grecs et les Latins ne nous ont transmis aucun mot de la langue celtique sans donner à ces mots une terminaison conforme au génie de leur langue, à son euphonie. Pomponius Méla dit que la prononciation des mots gaulois et leur mécanisme étaient si difficiles à saisir, qu’il était impossible aux Romains et aux Grecs de citer un seul de ces mots dans leurs ouvrages sans en altérer la forme et le sens.

Comment nier l’influence de la Femme quand d’un seul mot qui la désigne : Fée, on fait tant de choses ? Et nous n’avons pas fini.

Si nous cherchons l’origine des langues égyptienne et hébraïque, nous allons aussi y trouver des racines celtiques, et d’abord le mot racine Faée. Ce mot va devenir faraï ou pharaï, parler, et c’est de ce mot que les Egyptiens feront le mot Pharaon (l’inspiré qui parle). Et les Hébreux, de cette même racine, feront Prophétesse (premier oracle) ; les Grecs qui copiaient tout en feront le mot Philippique (Discours).

Les mots Pharao, Pharaonis, resteront dans la langue grecque, mais qui les rapprochera de l’ancienne Fata ? Qui saura que le nom de Phasias, donné à Médée, en vient, ainsi que Phædra dont on fait la fille de Minos ?

Les Fées sont toujours là.

Pour les voir, il suffit d’arrêter de regarder son nombril et aussi son portable.


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