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Clark Kent Séraphin Lampion 5 septembre 2020 10:17

@Clocel

Pas un état profond, mais une opposition dans son propre parti, à Bruxelles,à Washington et le lobby pétrolier occidental.

Dans le « Süddeutsche Zeitung » Sarah Pagung écrit : "tout est une question de rapport coûts/bénéfices", 

L’enjeu, c’est la construction de Nord Stream 2, le gazoduc russo-germanique, un chantier de 10 milliards d’euros qui est presque terminé. Si Merkel décidait d’y mettre un terme, ce serait un coup dur pour Gazprom, qui l’a en grande partie financé. Ce serait aussi un revers pour Poutine, qui espère consolider la place de la Russie comme premier fournisseur de gaz à l’Europe (41 % du gaz importé en Europe provient déjà de la Russie).

"Si on laisse ce chantier continuer après l’empoisonnement d’Alexeï Navalny, ce serait le signe ultime pour Vladimir Poutine que nous sommes incapables de faire preuve de fermeté", a dit Norbert Röttgen, président de la commission aux Affaires étrangères du Bundestag et opposant de toujours au projet Nord Stream 2 au sein de la CDU (le parti conservateur d’Angela Merkel).

Angela Merkel a fait savoir, peu après l’arrivée d’Alexeï Navalny en Allemagne, le 22 août, qu’elle ne comptait pas remettre ce chantier en question à cause de cette affaire.

Mais la pression politique qu’elle subit a pu la faire changer d’avis ? "Je ne pense pas qu’elle soit encore prête à abandonner Nord Stream 2", dit Sarah Pagung dans l’article cité plus haut. L’arrêter ferait perdre des centaines de millions d’euros aux partenaires allemands du chantier. Elle a aussi beaucoup à perdre politiquement si elle met un coup d’arrêt à Nord Stream 2. Depuis 2015, elle défend ce gazoduc contre la quasi-totalité des partenaires européens de l’Allemagne et les États-Unis. Washington a même pris des sanctions contre les entreprises qui participent à ce chantier, en décembre 2019, ce qui avait bien énervé Merkel, mais avec cette possibilité de porter un vrai coup dur à Moscou, toute autre décision serait jugée insatisfaisante. Elle doit donc choisir entre la peste et le choléra : prendre des sanctions qui risquent de n’impressionner personne, ou sacrifier un chantier dans lequel elle s’est tant investie politiquement.


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