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lyago2003 lyago2003 20 avril 2007 17:20

Depuis cinq ans la gouvernance de la sécurité par Nicolas Sarkozy est un échec. La justice ne satisfait plus les citoyens, en termes d’efficacité et de qualité. A cet égard Nicolas Sarkozy est le symbole des promesses mensongères chargées de faire croire à l’efficacité de celui qui les tient mais ne se considère pas engagé par leur absence d’effets. La gestion du problème des hooligans est l’un des exemples caricaturaux des promesses successives non tenues du ministre de l’Intérieur : en janvier 2003, il dénonçait les agressions inacceptables aux abords des stades de football ; en février de la même année, il se donnait trois mois pour rétablir la paix dans et autour des stades ; en janvier 2004, il promettait de mettre fin au hooliganisme ; en octobre 2005, il affirmait qu’il fallait débarrasser les stades des voyous qui n’ont rien à y faire ; le 12 janvier 2006, il annonçait la fin de la violence dans les stades et la nomination d’un commissaire de police « Monsieur football ».

On connaît, hélas, le peu d’effets de cette fébrilité déclarative... En matière de sécurité, Nicolas Sarkozy c’est « grand diseur, petit faiseur ». Contrairement à ce que voudrait faire croire Nicolas Sarkozy, son bilan est mauvais : son bilan, c’est une augmentation de 7 % par an des violences contre les personnes et l’abandon du combat contre la criminalité organisée. Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, ce fut aussi des pompiers, des magistrats, des policiers et des chauffeurs de bus agressés. Ce fut également le déclenchement de l’état d’urgence pour la première fois depuis la guerre d’Algérie. Ce fut aussi le record annuel des voitures brûlées en une année. Ce sont des citoyens au-dessus de tout soupçon qui ont peur de leur police et qui craignent leur justice. C’est une grave rupture de la confiance dans les institutions chargées de garantir le respect de la loi par tous et la sécurité de chacun dans le cadre d’un ordre juste. Celui qui prétend à la rupture est aussi à l’origine de la fracture entre les citoyens et les institutions. Il a monté une partie de la population contre les jeunes, contre la police et contre les juges. Il sème une forme de haine sociale très antirépublicaine. Il oppose les Français, rejetant sur certains d’entre eux la responsabilité de ses échecs en matière de sécurité. Il a totalement oublié que le chômage, l’urbanisme, les accidents de la vie sont aussi à l’origine de la délinquance. Son mépris économique, son élitisme de riche, son aveuglement social concourent à créer de la rancœur, de la désespérance, de la délinquance.

Les réformes, impulsées sous le coup de l’émotion et bouclées dans la précipitation, se sont multipliées. Au nom de la lutte contre le terrorisme, la délinquance sexuelle ou l’immigration, des exceptions croissantes aux principes européens de la procédure pénale ont été consenties au mépris du droit des personnes. Une pression croissante s’est exercée ces dernières années sur la justice pénale pour que l’incarcération soit privilégiée au détriment des mesures alternatives et des sanctions favorisant la réinsertion. Les garanties liées à la présomption d’innocence et aux droits de la défense ont été réduites. Dans le cadre des lois Sarkozy-Perben, les règles régissant la garde à vue et la détention provisoire ont été modifiées dans un sens provoquant un affaiblissement des libertés publiques, sans progrès pour la sécurité, et la détention provisoire a été transformée en principe de précaution. Comme ministre des Finances, Nicolas Sarkozy a provoqué le dysfonctionnement de la justice en ne lui donnant pas les moyens de remplir ses missions, notamment en rationnant les moyens d’enquête et en limitant les frais de justice criminelle. L’indigence budgétaire de la justice, l’état indigne des prisons et la surpopulation carcérale ont été dénoncés en 2005 par le Commissaire européen aux droits de l’homme Gill Roblès et la France a été montrée du doigt devant toutes les démocraties occidentales. Il est indispensable pour la démocratie de passer à des méthodes plus modernes de gestion des institutions qui assurent la justice et la sécurité de ce pays en fédérant les énergies et compétences de tous les professionnels.

D. B int.conv


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