• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Étirév 23 octobre 2020 05:23

« Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu »
Les premiers témoins de l’enfantement d’une femme durent éprouver un étonnement mêlé d’épouvante en face d’un fait si inattendu dans la vie de l’humanité. Ils ignorèrent d’abord complètement la cause qui l’avait produit, et du reste ne s’en préoccupèrent pas ; ce n’est que dans la période que l’on peut appeler moderne, c’est-à-dire historique, que cette cause a été connue.
La Maternité occupe une place immense dans les anciennes traditions sacrées des Déesse-Mères.
Partout nous voyons la Mère sous un nom collectif, représentée comme la créatrice de l’humanité, en même temps que l’organisatrice de la vie sociale.
Chez les Chaldéens, une femme appelée Amaka est la Mère Universelle. Elle enfante des filles et des fils, représentés symboliquement, plus tard, par le Ciel et la Terre.
La glorification de la Mère est restée dans toutes les religions issues de la Théogonie primitive qui était la suprématie féminine dans l’âge primitif de l’humanité.
Aussi, cette suprématie avait trois formes, donc trois aspects.
Elle était religieuse (Théocratie) et représentée par la Déesse.
Elle était familiale (matriarcat) et représentée par la Mère.
Elle était sociale (gynécocratie) et représentée par la Maîtresse (Reine ou Déesse-Mère) (Içwara chez les Hindous et qui donnera le nom Israël).
La Théocratie dura ce que dura la gynécocratie, puisque ce régime, c’est le règne de la direction morale exercée par la Femme divine. Plus tard les hommes en firent une parodie ridicule.
« La nature est parfaite partout où l’homme n’y apporte pas son tourment. » dit un dicton allemand.
C’est la Femme qui élève l’homme et le mène à la Vérité et à la beauté morale ; c’est la Mère qui le fait à son image, c’est la Déesse terrestre vivante qui lui enseigne la première la langue divine. C’est Elle qui a en main le gouvernement des sociétés, Elle qui les guide dans leur marche évolutive, en attendant que vienne la révolte de l’homme contre Elle.
En Egypte, dans les hiéroglyphes, Thoth (ou Taoth) est désigné par les mots « Nuter Aa Heonet », qu’on traduit mal à propos par « Dieu trois fois grand », parce que le mot « Nuter » (Nouter ou Noutir) ne signifie pas Dieu il signifie Nature ou « Renouvellement » (par la maternité), donc, ici, il désigne la Divine Mère.
Thoth est la Déesse des lettres, celle qui a créé le langage articulé et donne des noms à tous les objets, ce qui est bien le rôle d’une Mère qui dirige et instruit ses enfants.
Elle invente l’écriture, elle fonde la science et la médecine « qui a mis en fuite les ténèbres de l’ignorance ; elle chasse la nuit de l’âme, l’erreur et les mauvais principes émanés de l’homme ». (Livre des Morts, chap. XLIV).
C’est Thoth qui établit la religion (Théogonie) et créa les cérémonies du Culte ; elle fit connaître aux hommes l’astronomie et la science des nombres, la géométrie, l’usage des poids et mesures.
Un des livres sacrés de Thoth comprenait une description de la Terre, un autre était spécialement consacré à la description de l’Egypte.
La Théocratie féminine, c’est le gouvernement légitime ; il occupe une place immense dans l’histoire.
Jusqu’au 10ème siècle avant notre ère, la Femme a régné et fait régner la Vérité. Son verbe, c’est cette voix des temps primitifs entendue par les premiers poètes qu’elle inspirait.
La légende d’une époque de bonheur dans un Eden est répandue partout.
« Dans la vocation initiative de la Femme, dit Bachofen, la gynécocratie trouve sa profonde expression. La Justice, la Vérité, toutes les grandes vertus humaines sont d’origine féminine. Le principe religieux de la gynécocratie nous montre le droit maternel dans sa forme la plus digne et nous fait voir toute la grandeur de cette antiquité. Les hauts et les bas de l’histoire découlent directement de cette source divine. Sans elle nous ne comprendrions aucune page de la vie antique, la vie primitive surtout serait un mystère impénétrable ».
Il est bien entendu que la Religion dont Bachofen parle ainsi, c’est la Religion naturelle, la Théogonie, et que la déchéance sociale est venue des religions surnaturelles.
L’antique gynécocratie est le fonds du monde, ce roc des sociétés. Ecoutez Bachofen ; il vous dira :
« L’humanité doit à la Femme sa primitive élévation, ses premiers progrès, son existence réglée et surtout sa première éducation religieuse et morale, elle doit à la Femme les jouissances d’un ordre supérieur. Toute la première civilisation est son œuvre propre. C’est à elle qu’on doit la première connaissance des forces naturelles. Vue ainsi, la gynécocratie est la période éducative de l’humanité en même temps que la réalisation des lois de la Nature, qui s’appliquent aussi bien au bien de l’individu qu’à celui de l’espèce ».
Les poètes exaltent leurs sentiments d’égalité et de fraternité. C’est particulièrement chez les gynécocrates que l’on réprime sévèrement le mal fait à son prochain, même fait aux animaux.
Les signes de la plus belle, de la plus grande humanité distinguent la civilisation des mondes gynécocratiques et lui font une physionomie où se reflètent toutes les grâces, tous les bienfaits que la maternité porte en elle-même. C’est le bonheur : avec sa disparition la paix s’envola de la terre. On peut dire que l’époque gynécocratique fut la Poésie de l’histoire, par sa grandeur héroïque, par la beauté sublime qu’elle donna aux femmes, par le développement des idées de courage, de valeur, par les sentiments chevaleresques qu’elle inculqua aux hommes, par l’importance qu’elle donna à l’amour féminin, par la discipline et la chasteté qu’elle imposa à l’adolescent.
On peut se demander où sont ces héros sans peur et sans reproche, fidèles serviteurs de la Féminité ! « Tous les peuples guerriers obéissaient à la Femme », dit Aristote.
Braver les dangers, chercher les aventures, servir la beauté, telles étaient et seront toujours les vertus d’une jeunesse forte et virile.
« O poésie de ces temps passés ! Vous avez disparu avec les siècles de gynécocratie, avec les émotions généreuses, inaccessibles aux poètes de nos jours, civilisés mais énervés.  »
En réalité, l’homme ne peut être heureux qu’à la condition de ne pas diriger lui-même sa vie, de confier à la femme ses plus graves intérêts, de lui confier le soin de lui rendre deux choses qu’il n’a pas su conserver et qui contiennent tous les éléments du bonheur : la Vérité et l’Amour.
THÉOGONIE


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès