Heureusement qu’il y a les scandales, sinon on ne remarquerait même pas le pourrissement ordinaire.
Les scandales de spéculation (immobilière ou autres), de fraude fiscale (Cahuzac et confrères) et de délits d’initiés n’apparaissent que lorsque l’intéressé (ou le groupe d’escrocs) a été trop gourmand et qu’ils sont dénoncés par ceux qui savent se faire discrètes et craignent des révélations les concernant. Ils livrent alors celui qui a été trop gourmand à la « vindicte populaire », comme on jette un lapin blessé pour échapper à une meute de loups.
Mais ces scandales fonctionnent comme des éruptions volcaniques : le fait qu’il n’y en ait pas pendant un certain temps n’empêche ni la tectonique des plaques d’exercer des pressions, ni le magmas de bouillonner sous la croûte finalement assez mince.