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francoisD 3 mai 2021 21:59

Au-delà des chiffres il y a la souffrance, qui elle n’est pas mesurable.

Pour le Covid-19, des moyens exceptionnels ont été mis en oeuvre pour développer des vaccins aptes à passer l’autorisation de mise sur le marché (AMM) en un temps record. Cet effort se veut à la hauteur de la perception du danger par les autorités sanitaires. On devrait saluer ces efforts et éviter de tirer sur l’ambulance.

Quand on compare le Covid-19 à la grippe.
J’ai vécu ma première quarantaine à Mulhouse en mars 2020, lieu de la première éclosion de Covid-19 en France. J’entendais le bruit incessant des sirènes des ambulances, le balai des hélicoptères qui évacuaient les malades en surnombre de l’hôpital Émile Muller tout proche vers d’autres hôpitaux, moins saturés . Cet hôpital est le deuxième par son importance en Alsace (1 884 150 habitants). Les avions qui décollaient vers l’Allemagne de l’aéroport de Bâle passaient au-dessus de nos têtes, des TGV sanitaires partaient pour le Sud-Ouest de la gare au bas de la colline. Il y a eu cet hôpital de campagne installé par l’armée, fait de tentes montées à la hâte dans le stationnement de l’hôpital, pour doubler la capacité de son service d’urgence.

Et puis il y a eu ces premières images montrant une salle avec des alignements de lits. Sur ces lits des patients inertes, couchés sur le ventre. Une voix nous expliquait qu’ils étaient plongés dans un coma artificiel, que ce coma les empêchaient leur respiration naturelle, que des ventilateurs les maintenaient hors de l’hypoxie, que le personnel soignant les retournait 4 fois par jour pour éviter d’autres complications. Le coma permettait d’éviter les réflexes de rejet de l’intubation et soustrayait les patients de l’angoisse de hypoxie. Cette angoisse, les personnes qui souffrent de l’asthme la connaissent bien et la redoute. C’est la souffrance de celui qui se noît, sauf que dans le cas du Covid-19 cette souffrance se prolonge sur plusieurs jours et sans répit. C’est dans ces conditions, entre la vie et la mort que les malades gravement atteints développaient leur immunité au bout de plusieurs semaines, la seule alternative étant la mort.
Je n’ai jamais assisté à ce genre de spectacle à l’occasion d’une épidémie de grippe, et cela devrait peser dans la balance de la comparaison.

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