« Averroès fut, en quelque sorte, le précurseur du mouvement de l’Aufklärung (les Lumières), au XVII e siècle, auquel le célèbre théologien humaniste Érasme (1466-1536), aurait déjà ouvert la voie en Europe ! »
L’introduction de la pensée hellénistique (falsafa) dans le monde musulman fut considérée comme une hérésie et condamnée, les textes d’Averroès furent brûlés pendant « l’âge d’or » de Al Andalus, tout ce qui nous reste de lui a été sauvegardé par les dhimmis, et le juriste a dû se réfugier au Maghreb pour échapper à la décapitation.
En Occident, c’est Thomas d’Aquin qui a réfuté les thèses d’Averroès en publiant une des oeuvres magistrales de la pensée occidentale : « De l’unité de l’intellect contre Averroès ». Thomas d’Aquin, contrairement à Averroès défend que tout homme dispose d’un raisonnement et d’un libre-arbitre, rétablissant ainsi la pensée d’Aristote.
Rémi Brague, spécialiste et enseignant de la philosophie arabe, montre l’incompatibilité entre la pensée de Averroès et la philosophie chrétienne.